Le vainqueur de la Mini Transat 2013 n’a pas « chômé » depuis sa victoire sur la célèbre transatlantique en décembre dernier. Benoit Marie a consacré son année 2014 à l’apprentissage du moth à foil, ce voilier révolutionnaire volant sur l’eau tel une libellule. Bien lui en a pris car avec son moth, il se hisse à la 5e place de l’EuroCup et – par sa régularité – au premier rang du contingent français constitué entre autre de Sébastien Col.
Retour sur une saison « planante » pour le skipper nantais.
Benoit Marie, rapidement après votre victoire en mini 6.50, vous avez commencé à naviguer en moth à foil.
Pendant la Mini Transat, je pensais à la suite et je me suis dit que c’était le bon moment de se lancer dans la série des moths à foil*. Clairement, la Coupe de l’America a révolutionné la voile et c’est désormais sur des bateaux volants qu’il va falloir être performant. Avec le soutien de mon partenaire Volotea et du groupement de partenaires qui m’avait accompagné pendant ma Mini Transat, j’ai pu acheter un moth en Angleterre et m’aligner aux premières régates au mois de mai. J’ai rapidement vu l’énorme déficit de vitesse que j’avais …
« La Coupe de l’America a révolutionné la voile et c’est désormais sur des bateaux volants qu’il va falloir être performant. »
Vous terminez cinquième de l’EuroCup de moth à foil, premier Français, comment avez-vous comblé ce déficit de vitesse du départ ?
Premièrement, j’ai beaucoup navigué pour parvenir à maitriser les manoeuvres tout en maintenant l’équilibre et la stabilité de mon moth. J’arrivais à aller en ligne droite mais j’ai mis du temps à réussir à virer ou empanner tout en volant. Deuxièmement, j’ai beaucoup échangé avec les autres concurrents et notamment avec Sébastien Col qui naviguait également sur le championnat de moth à foil.
Deuxièmement, j’ai beaucoup échangé avec les autres concurrents et notamment avec Sébastien Col qui naviguait également sur le championnat de moth à foil.
Enfin, j’ai fait des modifications structurelles sur mon bateau. De formation ingénieur, c’est forcement un facteur de performance que je ne pouvais laisser sans optimisation.
« Ce qui me sert vraiment pour cette belle 5e place, c’est ma régularité et ma présence sur les six étapes du championnat. »
Quelle a été pour vous la meilleure étape du championnat ?
Sans hésiter, l’acte 5 en Allemagne. Je sortais du chantier fait en Suisse. Les modifications importantes sur le gréement du moth m’ont vraiment aidé à aller vite. J’étais aussi dans une bonne dynamique, j’avais envie de bien faire, de me donner au mieux pour valider les innovations. Les conditions étaient idéales : un petit lac, pas de clapot. Au final, sur tous les actes, j’ai engrangé pas mal de points mais ce qui me sert vraiment pour cette belle 5e place, c’est ma régularité et ma présence sur les six étapes du championnat.
Qui sont les concurrents qui terminent devant vous ?
Chris Rast a participé trois fois aux Jeux Olympiques, Giovanni fait du moth depuis 10 ans, Adriano depuis trois ans.
Allez-vous revenir sur le circuit l’année prochaine ?
Oui, mais avec un bateau encore plus performant. Avec l’école Centrale de Nantes, nous lancons un projet de recherche sur le moth à foil. Nous avons plusieurs axes de travail : la coque, les voiles, les foils …l’objectif étant de sortir des évolutions qui me permettront d’aller plus vite l’an prochain.
Comment va se dérouler la collaboration avec l’école Centrale de Nantes ?
Nous partons du bateau existant. Ils conçoivent des prototypes de pièces, je teste, nous en discutons et envisageons les nouveaux axes de recherche.
Quel va donc être votre programme pour la saison 2014 – 2015 ?
En janvier, je participerai au championnat du monde en Australie. L’objectif de 2015 est de continuer à naviguer en moth et également sur d’autres voiliers volants. Mais pour le moment, je ne peux encore rien annoncer.
Résultats Moth EuroCup 2014
1. Chris Rast (SUI)
2. Giovanni Galeotti (BEL)
3. Adriano Petrino (SUI)
4. Carlo De Paoli (ITA)
5. Benoit Marie (FRA)