Comment dire… Disons qu’il y a des jours avec et des jours sans. Je crois qu’aujourd’hui, je me suis approché de mon record en terme de galères !Tout avait pourtant bien commencé, lors de la première manche: bon départ, une vitesse réellement supersonique au près, lors duquel j’ai déboité proprement certains cadors de la classe… Pour passer la première bouée en 7e position ! Franchement, ça, c’est une super nouvelle, parce que j’ai le sentiment d’avoir réellement fait un gros pas en avant dans le domaine, et que donc le travail effectué cet hiver est vraiment positif.C’est là, à la première bouée que mon bateau a commencé à me causer des soucis. Le palpeur se bloque, sans raison apparente, ce qui ne m’était jamais arrivé avant. Peut-être un truc qui s’est coincé entre le flap et le vertical, sous l’eau ? (il y a plein de choses dans l’eau, des algues, des trucs des machins…) Toujours est-il que j’ai du m’arrêter, et laisser passer 15 bateaux… Dégoûté, mais pas abattu, je me concentre sur ma remontée. Avec ma vitesse supersonique, j’arrive à en remonter quelque-uns, pour finir à la 19e place.Bon c’est dans mes objectifs. Mais clairement en deçà de ce que je peux faire, donc je ne suis pas content. Seconde manche, lors du premier bord de près, alors que le vent est léger, c’est le second brin du hale-bas qui explose ! Ce cordage est censé tenir 2 tonnes… Mais la poulie attachée il y a deux jours en modifiant le système est visiblement un peu agressive. Du coup ayant perdu l’anneau qui permet de faire palan, je décide de retourner au port, réparer en 4e vitesse et être d’attaque pour la 3e manche. Je retourne à terre, répare en mettant un bout qui doit tenir 5 tonnes, et repars sur l’eau. J’arrive sur le rond, commence à partir au près pour retrouver mes marques…………… Et la: BAAANG ! Je me retrouve à l’eau, le mat gît sous le ventavec .C’est le câble de haubans qui est en acier étiré (Rod) plein de 2mm qui a cassé net au milieu. Le reste ce sera 30min de nage à démonter le bateau dans l’eau, avec l’aide du « rescue boat » en essayant de casser ou découper le moins de bouts possible pour que le remontage ne soit pas trop compliqué. Enfin dans l’eau, qui bouge, je vous assure, c’est bcp plus galère. Me voila donc dématé, ramené au port par les St Bernard du coin… J’ai eu peur d’endommager les foils avec le géeement, le mât et la bôme qui traînaient dans l’eau. Après inspection je crois que ça aurait pu être bien pire…Heureusement, les japonais sont incroyablement gentils, à nous ouvrir leur commerce pour refaire un gréement en express alors qu’ils étaient fermés. Et que dire de ce jeune Ken, qui m’a emmené en voiture partout pour que je puisse m’en sortir ?Donc voilà, j’ai dématé aujourd’hui, j’ai perdu une bataille, mais pas la guerre. Si on fait le maximum de manches, je vais pouvoir enlever mes 2 plus mauvaises manches au classement général. Donc mon championnat n’est pas encore plié. Je vais devoir vivre avec ma manche de 19, et finir toutes les manches. Et bien classé. Donc ce soir, on répare tout ça, on dort et demain on repart naviguer avec le couteau entre les dents. J’ai vraiment envie de bien faire, et je vais tout faire pour, je vous promets.
C’est quand-même rageant d’avoir autant de casse ces derniers jours. Les haubans, ça fait 1 an que je les utilise sans le moindre problème et je les ai vérifié avant de venir. Le hâle-bas, bon, j’ai l’impression que ma nouvelle voile demande énormément plus de tension qu’avant, et je lui mets 1 tonne de tension à partir du moment où je vole. C’est beaucoup une tonne… Mais c’est ce qui fait aller vite alors il faut vivre avec !