Le lac de Garde a accueilli pour la 5ème année consécutive The Foiling Week. Plus de 100 bateaux étaient présents pour régater sur des supports à foils. La voile volante était à l’honneur avec 21 pays représentés.
L’équipage d’ABC Arbitrage – Ville de Nice composé de Jean-Pierre Dick, Benoit Marie et Arnaud Vasseur a remporté la course dans la série Easy to Fly.
Retour sur cette belle victoire d’équipe :
Benoit, vous venez de remporter The Foiling Week en équipage à bord du catamaran volant « Easy to Fly » ABC Arbitrage – Ville de Nice, peux tu revenir sur cette course ?
The Foiling Week était la troisième et avant-dernière étape des Easy To Fly series 2018. Pour notre équipage qui venait de se constituer, ça avait vraiment mal commencé à Nice puisque nous avons « ramassé les bouées », en navigant difficilement et en finissant bon dernier de la première course de la saison… Frustrés et déçus, nous avons débriefé avec Jean-Pierre Dick et Arnaud Vasseur. Il fallait changer notre organisation à bord, faire progresser notre équipage, améliorer notre communication et se faire confiance. Il fallait aussi améliorer notre utilisation du bateau, progresser en manoeuvres, accélérer… rogresser individuellement et collectivement. En équipage on gagne ou on se plante collectivement, alors il fallait trouver un fonctionnement qui utilise les qualités de chacun, et comme tout être humain on fonctionne tous différemment ! A l’issue de cette réflexion nous nous sommes retrouvés en Suisse pour le deuxième acte des ETF series. Nous avons fait de belles choses, tout en manquant des occasions de concrétiser. Au final, on gagne les Series Suisse, mais de justesse, ce qui était bon pour le moral, dans des conditions de vent lacustres ultra faibles. Le capital confiance en hausse, nous sommes arrivés en Italie avec l’envie d’en découdre dans du vent et de monter en puissance. Toujours dans le but de progresser, nous avons navigué deux fois par jour avant la course, avec des exercices clairs et intenses pour nous faire progresser dans nos points faibles, les manoeuvres notamment, en décortiquant nos gestes… Le bilan de la course est ultra positif : nous gagnons 100% des départs et passons l’intégralité des bouées en tête. Seul Lunajet nous a devancé par deux fois sur la ligne d’arrivée, dans des conditions de vent à nouveau faible où nous manquions d’un peu de vitesse avec notre réglage de gréement pour la brise. La dernière journée fut mémorable, avec 3 manches dans 20 noeuds de vent, des bords de portants à plus de 30 noeuds, des enroulées de bouées à fond les ballons et 3 victoires de manches d’affilée avec une énorme avance. Clairement, nous avons progressé en tout, et empocher la régate de cette manière est une énorme satisfaction. Ca prouve que nous avons su nous remettre en question et trouver un fonctionnement propre, qu’il fallait se découvrir, et c’est hyper satisfaisant.
Quels sont les rôles de chacun à bord et à terre ?
Jean-Pierre Dick est à la fois le skipper et le chef de l’écurie. Sur le bateau il est au milieu, au poste d’embraqueur où il règle les voiles. Arnaud Vasseur à l’avant du bateau s’occupe des foils et des manoeuvres, c’est notre numéro 1 et tacticien. Moi je suis à la barre et je m’occupe de faire avancer le bateau au maximum en interaction avec les gars. C’est un travail collectif et il faut que les réglages soient corrélés avec mes actions de barre pour aller vite. Il a fallu accorder notre trio pour trouver une bonne performance à bord. Arnaud est responsable du bateau à terre et Jean-Pierre du projet, avec Laurent Simon en support logistique et communication. Il pilote également le semi rigide d’assistance. Nous avons Floriane Robin qui s’occupe de nous aux petits oignons en logistique à terre et Martin Callebaut sur la partie commerciale du projet de l’entreprise. De mon côté à terre j’aide Arnaud sur la préparation du bateau et j’essaye de proposer des exercices pour progresser.
As-tu une anecdote sur la course ?
Je retiens la dernière course où on gagne le départ en partant bâbord amure, lancés au top. Puis on avance vraiment vite au près en ayant trouvé un mode rapide. Avec un ris, le bateau est facile et super sain, il vole super facilement et je commence à l’avoir bien en main à la barre, donc on vole stable, à plus de 30 noeuds au portant. Les angles sont super bas et le portant est avalé à vitesse grand V. On tente de passer les empannages en vol (on va bien finir par les passer ! Mais il nous manque encore de la coordination et probablement une paire de bras). La suite de la manche nous voit accroitre notre avance de manière significative et on passe l’arrivée avec quasiment un bord d’avance sur le second. Super satisfaisant quand on sait que l’avant-veille nous gagnions notre première manche de l’histoire des ETF series, là c’est la 3e victoire de la journée. On est content, on revient de loin, on a progressé et ça fait vraiment super plaisir !
Quelle est la suite de ton programme ?
Direction Warnemunde au Nord de l’Allemagne sur la mer Baltique dès aujourd’hui, où je vais retrouver mon catamaran volant solitaire Classe A pour disputer mon premier championnat d’Europe de la série, du 7 au 14 juillet. Le niveau va être ultra élevé, on attend plus de 100 bateaux mais j’y vais avec des ambitions bien humbles, puisque je n’ai navigué que 6 fois dessus. Mon seul objectif est d’apprendre et d’essayer de faire des bons coups. On verra bien le résultat final mais je suis tout excité à l’idée de le retrouver ! Ensuite, 3 jours après j’embraye sur les championnats d’Europe de Moth International à Borstahusen, en Suède du 17 au 22 Juillet. J’aurai peu navigué sur mon Moth, mais j’y vais le couteau entre les dents avec mon numéro 7 dans la voile ! Un bien bel été comme je les aime, plein d’expériences variées qui sont autant d’opportunités pour progresser !Photo : Pauline André