Le championnat d’Europe de Moth International s’est déroulé la semaine dernière dans des conditions inattendues : 1 seul jour de compétition sur les 6 prévues, c’est la première fois que cela m’arrive. La cause : un vent d’Est très fort à Gibraltar qui a engendré une énorme houle qui déferlait dans le port, sur la cale de mise à l’eau. Impossible dans ces conditions de sortir en mer, et en plus il n’y avait pas de vent, étant à la convergence entre le flux d’Est en question et le flux de Nord typique de l’Alizé Portugais. En plein dans la zone tampon entre les deux systèmes, le vent ne s’est jamais établi ce qui est apparement très rare. Effectivement, le soir même de la remise des prix, le vent était revenu et c’était navigable. La faute à pas de chance. 
Quand à mon championnat, je finis à la 7ème place, déçu forcément car j’ai couru les 4 manches de la première journée dans le dur, avec une insolation et zéro énergie. Plus de jus, mal au ventre et à la tête, difficile dans ces conditions de naviguer à mon meilleur niveau… Bien sûr c’est le jeu, mais c’est vraiment dommage quand on analyse la course en détail. Nous étions un groupe de 8-10 coureurs échappés du reste de la flotte à se battre devant, mais avec du loupé dans mes manoeuvres, dans mes départs et en me sentant mal à bord il m’a manqué quelques mètres pour arriver à passer les épaules devant le groupe. Au final je termine à 4 petits points du podium… Le niveau est tel qu’on n’a pas le droit à l’erreur dans ce type de championnat et malheureusement pour moi, je l’ai payé cher. Mais c’est le jeu, et je l’accepte. Bien sûr il y a des enseignements à en tirer, pour ne pas répéter les mêmes erreurs. Hydratation, acclimatation, gestion de la chaleur, c’est vrai que quand il y a des variations de température de 20 degrés dans une même journée il faut anticiper certaines choses, et en Bretagne on n’est pas toujours habitué au sortir de l’hiver ! 
J’ai quand-même pu constater de bonnes phases en vitesse sur les meilleurs bords avec ma voile prototype qui a encore changée depuis le national. En effet, je l’ai renvoyé en Hongrie pour changer le fourreau du mât et modifier quelques parties. Il va falloir maintenant finir le travail de développement sur le gréement et aller me mesurer aux meilleurs de ma discipline dans les mois qui viennent. 
Un immense bravo à notre champion d’Europe, Francesco Bruni, médaillé d’or aux JO et barreur de la coupe de l’America qui gagne 3 des 4 manches! Bravo aussi à ses dauphins mon ami David Hivey, champion sortant et Ross Harvey. 
En attendant, après avoir soufflé 2 jours, je viens d’arriver à Genève en Suisse où j’ai retrouvé l’équipe de l’ETF26 pour courir ce weekend la course Genève-Rolle-Genève et le Bol d’or le week-end suivant, avec une semaine rythmée de RP avec les sponsors à Geneve entre temps. Espérons que le vent nous soit favorable et nous permette de voler et faire de belles manches !!

Crédit photo : Martina Orsini