Pas d’armistice sur l’Atlantique pour nos marins qui poursuivent leur descente vers le Sud et en apprécient les premiers signes palpables avec des températures qui montent progressivement et une vie à bord qui se fait tout de suite plus agréable. Armel Tripon et Benoît Marie ont salué les côtes lusitaniennes dans la nuit et croisent actuellement au large du Cap Saint-Vincent, pointe la plus occidentale de l’Europe. Prochain objectif pour Les P’tits Doudous, les Canaries et une négociation dont les contours ne sont pas encore clairs. A l’heure où les terriens vont profiter d’un jour férié, ce 11 novembre va plutôt être placé sous le signe d’une tempête sous deux crânes pour nos marins qui ne boudent pourtant pas le plaisir de se retrouver au cœur de cette véritable régate océanique qu’est la Transat Jacques Vabre.
Contacté par l’organisation lors d’une vacation ce matin, Benoît est revenu sur la vie à bord des P’tits Doudous : « Tout va bien, je prends mon quart et je viens de me faire un petit thé. On avance à 14 nœuds dans la bonne direction et on est enfin sec, ce qui est une bonne nouvelle ! On a passé la latitude de Lisbonne dans la nuit et là on s’approche de la latitude du Cap Saint-Vincent. On commence à rentrer dans le Sud ! J’ai enlevé mes bottes il y a deux heures et c’est super agréable de rentrer dans une phase moins hivernale.
On ne voit pas nos concurrents en visuel, on ne les a pas à l’AIS non plus. Le plus proche est à 17 milles donc ce n’est pas si proche que ça. Mais en revanche, il y a une super bagarre ! C’est top, on est dessus ! On compare nos performances toutes les heures, à chaque quart. C’est une régate ! Il y a du match, des options à prendre… C’est super intéressant, on est ravi d’être là !
On a à peu près 10 nœuds de vent, on avance à 14 nœuds. C’est très oscillant et instable en force et en direction. Il y a de beaux nuages, on ne voit pas la Lune. C’est nuit noire… Mais l’air est sec et c’est la première fois depuis le départ, parce que pendant les dorsales, il y avait de l’humidité en permanence et ce n’était pas très agréable.
On est à 571 milles de l’entrée dans les Canaries, donc d’ici deux jours on devrait y être. C’est top quand on commence à viser le way-point des Canaries et de Madère, ça veut dire qu’on commence à s’approcher de l’Afrique et de ses températures.
Pour l’instant ce n’est pas clair… est-ce que c’est un passage à l’Ouest ou dans les Canaries. C’est un peu tôt pour le dire. Il y a plusieurs options en fait. L’option Ouest, qui était envisagée hier, s’ouvre ou se ferme en fonction des modèles. A chaque fichier météo, on réactualise notre scénario mais dans tous les cas, il va y avoir un long tribord amures puis un empannage pour aller viser les Canaries ».
Photo Pierre Bouras