C’est sur les pontons de Douarnenez que j’ai eu le plaisir de retrouver la Classe Mini pour prendre le départ du Mini Fastnet avec Caroline Boule. C’est une course en double de 600 milles à laquelle j’ai participé sur le mini Nicomatic que j’ai conçu en collaboration avec l’architecte Sam Manuard.
C’était que du positif !
Nous avions deux objectifs clairement identifiés au départ :
- Terminer la course dans les temps pour qualifier Caroline en lui apprenant un maximum de choses,
- Commencer à se jauger avec les autres bateaux de la classe, et ce dans des conditions pas faciles car le près était majoritaire.
Sur ce premier point, c’est mission réussie ! J’ai apprécié enfiler cette casquette de coach afin de lui transmettre mes connaissances du large et partager notre obsession commune de recherche de performances. C’était des échanges constructifs pour prendre les rênes de cette nouvelle monture et commencer à peaufiner les réglages pour lui donner tout son potentiel.
Sur le second point, on a rempli tous les objectifs. On revient très satisfaits de cette découverte du bateau et de cette première confrontation.
Un mini sans dérive ne pourra jamais rivaliser avec les autres au près. On le savait, mais nous partions avec l’ambition de montrer le meilleur de ce bateau ainsi que la ferme intention de se battre ! Nous sommes deux compétiteurs dans l’âme et malgré que l’objectif principal était de finir dans les temps en prenant possession du bateau, nous avons tout donné jusqu’à la fin ! Finalement, nous avons eu l’agréable surprise de constater que même au près le bateau avançait très bien et surtout que le bateau était globalement le plus rapide de la flotte dans les conditions de pétole.
On était hyper à l’aise en
vitesse, c’est vraiment encourageant !
On a eu, en gros, 5 jours de speed test car il y a eu environ 5 nouveaux départs
lors de regroupements de la flotte. C’était idéal pour pouvoir se comparer et
commencer à affiner la technique.
Le résultat final est forcément un peu frustrant car le vent a redistribué les cartes dans la baie de Douarnenez juste avant l’arrivée et on termine finalement 9ème prototype. Mais cette course reste une réelle satisfaction car nous ne partions pas avec un objectif de résultat, nous voulions surtout valider les choix techniques effectués sur ce bateau et ce bateau semble vraiment bien né et performant ! C’est de bon augure pour la suite !
Le petit bonus c’est d’avoir mené pendant 2 jours la flotte, c’était complètement inattendu et très chouette !
Mettre 6 jours pour faire 500 milles (le parcours a été raccourci et nous n’avons pas vu le Fastnet), ça me change de la rapidité du multicoque et du Moth. Je n’ai plus l’habitude de me battre avec des vitesses aussi basses, mais j’ai pris du plaisir à retrouver ce support qui m’a tant apporté et ça m’a permis de constater le chemin que j’ai parcouru. J’ai également dû admettre à quel point la Mini était quelque chose ancré en moi. D’autant plus qu’un départ de Douarnenez a réveillé les souvenirs du départ de ma mini transat en 2013. J’ai trouvé, lors de cet évènement, une nouvelle promo mais avec toujours les mêmes valeurs d’entraide, de plaisir d’être là pour faire des projets hors normes, d’aventures.