C’était un championnat difficile par le niveau de la flotte – de l’avis de tous, le plus relevé de l’histoire par la venue de champions professionnels issus de l’olympisme, de la coupe de l’America, de la Volvo Ocean Race… Sur l’eau, ça se voit et les gars sont sacrément bons !

De mon côté mon objectif de performance était d’accéder au rond Or, soit la première moitié de la flotte, en navigant du mieux possible et en apprenant tous les jours.

Objectif atteint ! Après avoir mal commencé le championnat à une 101ème place difficile à accepter, et après un championnat d’Angleterre lui aussi difficile autant sur l’eau qu’au classement, je me suis reconcentré pour finir à une 50ème place à l’arrachée ! Une progression dans le classement tous les jours pour finir les qualifications dans le rond Or in extremis puis jusqu’à cette place finale.

Au début du championnat j’avais beau faire de belles choses et de beaux premiers tours de parcours, je manquais à chaque fois une manœuvre ou petit rien qui me faisait perdre tout le bénéfice du travail précédent, en chutant des foils par exemple pour regarder passer toute la flotte à fond les ballons vers l’arrivée… Vraiment frustrant ! Evidemment dans ces conditions légères, l’expérience est un atout indéniable, il m’en a clairement manqué pour provoquer un peu de réussite, mais je me suis reconcentré, ravalé ma déception et j’ai repris mes bases, celles qui sont solides et sur lesquelles je peux compter. Une fois la spirale positive réenclenchée, les doutes infondés effacés (on finit par douter de tout quand rien ne va…) j’ai tout donné, j’ai rien lâché en prenant chaque manche l’une après l’autre, et ça a fini par payer !

J’ai eu pas mal de casses matérielles aussi, notamment ma sangle de rappel qui m’a éjectée du bateau en cassant le stick l’avant dernier jour puis le trampoline le dernier jour. Mais pas question d’abandonner, même quand le corps est trop douloureux il faut finir chaque manche et progresser vers l’objectif à tout prix. Bref, beaucoup de bricolage et une leçon sur l’importance de la fiabilité, même en course inshore. Je sais quoi travailler maintenant !

Il va aussi falloir faire un peu de musculation, c’est physique le Moth, je suis rentré vraiment très fatigué. Mais après une dizaine de jours me voilà de retour sur mon bateau aujourd’hui en Suisse, à Thun pour l’épreuve n°4 de l’EuroCup. Je l’ai remonté hier à Genève, et après un peu de boulot sous la pluie et un long trajet, je suis fin prêt pour attaquer !

Allez go, on lâche rien, c’est parti pour l’Act 4 !

Pour ceux qui souhaitent revivre le championnat du Monde en Angleterre, c’est ici 


Photo : © Thierry Martinez / Sea & Co