Benoit, après quelques jours à Nantes avec le trimaran MACIF, quel est ton sentiment suite à cette escale en plein coeur de la ville ?
« Moi qui suit Nantais d’origine, j’ai ressenti une vraie fierté d’arriver dans ma ville de coeur par la mer et à bord de ce fabuleux bateau. J’ai grandi à Nantes et j’ai d’ailleurs commencé à faire mes premières courses en Optimist sur l’Erdre ! C’est une sensation agréable et pleine d’émotion de faire partie de l’équipage de l’un des plus beaux bateaux du monde amarré au coeur du centre-ville. J’étais un peu l’enfant du pays et c’était chouette de voir des têtes connues arpenter les pontons ! Nantes est une ville tournée vers la mer – il suffit d’en admirer son blason-, et c’est très satisfaisant de témoigner encore du dynamisme de cette ville autour d’un événement d’envergure comme celui-ci. »
Tu t’apprêtes à traverser l’Atlantique pour la deuxième fois, mini vs. maxi ?
« Ma première transat était en solitaire sur le plus petit monocoque qui traverse l’Atlantique en course (le Mini 6,50), celle-ci sera à bord de l’un des plus grands multicoques de course ! C’est un joli clin d’oeil, je passe également du plus petit dériveur volant (le Moth International sur lequel je fais ma saison de course) à un maxi trimaran volant, ce projet est clairement ce qui se fait de mieux en terme de technologie. C’est vraiment la concrétisation d’un rêve de gamin et je me sens extrêment privilégié de pouvoir faire partie de cet équipage, j’espère que cette expérience appelera plein d’autres rêves ! »
Une transat en équipage après avoir gagné la Mini Transat en solitaire, quel est ton état d’esprit ?
« Je suis heureux de pouvoir naviguer aux côtés de marins d’expérience comme François, Pascal, et tout l’équipage, nous avons tous des profils complémentaires et c’est cette richesse que nous allons mettre en avant. Je suis particulièrement content de retrouver les joies de la navigation en équipage pour échanger, réfléchir à plusieurs toujours dans un but d’optimiser les performances du bateau. Je m’attends à apprendre plein de choses, j’espère que je pourrai également apporter des observations efficaces avec mon regard extérieur pour la préparation du tour du monde de François.
La veille du départ, comment te sens-tu ?
« Ca n’a rien à voir par rapport à ma dernière transatlantique qui était une grande première, un départ vers l’inconnu. Cette fois-ci le bateau est prêt, l’équipe à terre a fait un travail formidable pour nous permettre de nous élancer dès demain dans des conditions optimales. Mon sac est à bord depuis plusieurs jours, on se focalise désormais sur la météo et le sommeil. Je me sens hyper serein, le bateau est rassurant, les conditions vont être dans des vents faibles au près, ce n’est pas forcément le plus rigolo mais on prendra la météo qu’on aura ! Je n’ai pas d’appréhension mais plutôt une hâte de larguer les amarres, j’ai envie d’y aller et de me retrouver à faire mes quarts entourés de ces supers marins, de taper dans la main à chaque changement de quart, de préparer les repas, de travailler en équipage avec pour objectif ultime de remporter cette course.
The Bridge célèbre 100 ans de fraternité entre la France et les Etats-Unis, quel est ton regard ?
« Bien que ces dernières heures sont studieuses pour préparer notre course, j’ai eu l’occasion d’écouter quelques notes de musique au son du jazz américain ces jours-ci et ça met dans l’ambiance. C’est une vraie fête populaire et c’est une nouvelle fois très satisfaisant de voir l’engouement du public pour une course à la voile ! J’avais découvert le New-Jersey lors de mes entrainements en Class-C pour la Petite Coupe de l’América, je suis heureux de mettre le cap vers New-York par la mer sur un si beau bateau. On rentre dans la course, ça va être incroyable de s’élancer sur une ligne commune entre 4 ultimes et le Queen Mary 2 !
Moi qui aime les découvertes, j’ai hâte d’apercevoir la statue de la liberté de mes propres yeux et de participer à ce centenaire du débarquement chargé d’histoire… »