Benoît Marie a participé durant 4 jours à la « Foiling Week » au lac de Garde en Italie. Il termine 6ème au classement général, le bilan est mitigé pour le skipper mais il retire des aspects très positifs.Retour sur ces 4 jours de course dans son interview : |
Peux-tu nous faire un récapitulatif de ces 4 jours de course ? La première journée a été une journée – disons-le – pas géniale. Nous avons eu des conditions de vent qui n’étaient pas adaptées pour envoyer des course. On a tous été assez déçus puisqu’on avait un combat entre deux vents différents qui étaient espacés de 60°. Les bouées étaient mouillées dans des zones sans vent à chaque fois, donc globalement, on faisait la course en volant et puis on finissait par se poser au niveau des bouées à cause du manque de vent. C’était un peu dommage, mais le comité voulait absolument envoyer des manches, et c’est leur choix ! Ce n’était clairement pas un temps pour régater en Moth et en regardant le classement tout le monde alternait entre bons et mauvais résultats… 5 – 7 et 16 pour moi. Sur la deuxième journée, les deux premières manches ont été annulées parce que les bouées avaient été mouillées dans un endroit sans vent à nouveau. Et sur les trois autres manches le vent était peu consistant. Par exemple, à un moment donné, j’avais deux concurrents à côté de moi, et puis j’ai touché un refus de vent mais j’ai été le seul à en être impacté ; c’était totalement inexpliqué. Par contre, j’allais très vite au portant et j’avais l’une des vitesses les plus importantes de la flotte donc ça, c’est super motivant ! Je me hisse à la 7è – 4è – et 7è place du classement à l’issue des 5 manches. Sur la troisième journée, on a eu des bonnes conditions pour régater, j’ai pu faire des tours et des tours sans toucher l’eau. J’étais super à l’aise et j’ai pu montrer au reste de la flotte que je savais aller très vite puisque j’ai passé toutes les bouées de la journée en tête et j’ai gagné toutes les manches. C’était l’une de ces journées où tout se passe parfaitement donc c’était super agréable : une bonne technique, une bonne tactique, une bonne vitesse ! Je n’ai touché l’eau que dans une seule manoeuvre, deux « dry races » qui font vraiment plaisir ! Et je remonte sur la 3ème place du podium, bien décidé à tout donner le lendemain pour valider ma place dans le haut du tableau. La quatrième et dernière journée, mauvaise donne avec de la casse matérielle qui me recale à la 6ème place au classement alors que je jouais la gagne. Sur la première manche le bateau se comportait bizarrement, il était difficile à manœuvrer et à garder haut en l’air, comme s’il décrochait plus rapidement que d’habitude… En rentrant à terre j’ai réalisé que j’avais perdu le bouchon qui empêche le bateau de se remplir d’eau, donc j’ai porté des dizaines de litres d’eau… Je finis quand même 4e de la première manche avec de belles remontées notamment sur les portants en plaçant mes gybes aux bons endroits et avec une belle vitesse.Seconde manche ça avait bien commencé dans le groupe de tête et j’ai démâté. Haubans décrochés du mat, manille de tête explosée… Je me dis c’est interdit d’abandonner, je répare et continue la manche! Je plante un axe de spare que j’ai toujours dans mon gilet de sauvetage, sur la ferrure du dessus à coup de leatherman, fais un brelage pour ré-attacher les haubans et l’étai tout ça à la nage en haut du mât avec les concurrents qui passent autour de moi, puis repars en vol avec le gréement pas super bien accroché pour finir classé à la 35e place ! Ensuite je refais mon brelage à l’aide d’un zodiac qui m’aide à le remettre autant que possible dans l’axe, c’est pas parfait mais ça fera le job. J’ai juste le temps de sauter dans le bateau qu’on est deja en procédure de départ pour la manche suivante… Là je réalise qu’à cause de ça mon cuningham s’est décroché donc je passe encore quelques minutes dans l’eau pour le remettre… Du coup avec tout ça je prends le départ de la dernière manche avec 40sec de retard et remonte tant bien que mal la flotte avec mon bateau qui pèse 40 kg de plus que les autres avec toute cette eau qui s’est infiltrée, et mon gréement basculé sur le côté et en arrière avec la réparation. C’est ni rapide ni confortable mais je m’énerve pour scorer une 10e place. Ça montre que vraiment j’étais rapide, mais c’est dommage d’être passé à côté de cette dernière journée pour des problèmes techniques. La casse est certes inhérente aux sports mécaniques, mais c’est rageant surtout que j’avais voulu changer cette manille en arrivant ici mais que ma nouvelle ne rentrait pas sur mes terminaisons de haubans, donc je n’ai pas pu la mettre. Quelles sont tes impressions sur cette édition de la Foiling Week ? Le management de la course a été en deçà du standard auquel on est habitué dans la classe. C’est un peu dommage d’avoir lancé des courses dans des conditions qui n’étaient pas optimales (c’est aussi l’avis du reste de la classe). Sur le côté positif de cette régate, je retiens que j’avais une super vitesse par rapport au reste de la flotte tout au long du championnat. La flotte progresse chaque année mais je reste encore au top niveau, et c’est vraiment une satisfaction de voir que les efforts pour rester en haut du tableau payent. En terme de vitesse mais également au niveau des manoeuvres : j’ai de quoi jouer la gagne sur des départs internationaux. Il y a forcément toujours des améliorations à faire dans le futur si on veut progresser, mais avec le bateau que j’ai tel qu’il est actuellement je trouve ça très agréable de jouer avec les meilleurs sur le plan d’eau. J’ai manqué de réussite sur cette compétition pour illustrer ces points, mais cette année « covid-19 » n’a pas facilité les choses puisque c’était la seule confrontation de l’année. Mais c’est le cas pour tout le monde donc c’est juste une constatation sur la difficulté de gestion d’une année aussi particulière à tout point de vue. Un grand bravo à mon ami Carlo de Paoli qui remporte le championnat le dernier jour ! Tu nous parlais d’un nouveau gréement lors de notre dernier échange avant la course, as-tu un bilan à nous faire post-compétition sur ces développements ? Clairement j’étais le plus rapide avec mon gréement dans le petit temps ! Par contre, on n’a pas eu de vraie brise donc je n’ai pas vraiment pu tester mon nouveau gréement. J’ai tenté de mettre mon petit mât le premier jour au vu des conditions ventées le matin, mais le vent s’est éteint pour laisser place aux faibles conditions sur le reste du championnat. J’avais donc mon nouveau gréement le premier jour en test mais qui n’était plus adapté aux conditions légères. Je considère donc que je n’ai pas pu vraiment naviguer avec pour cette fois, je vais donc poursuivre mes tests hors régate pour le moment. As-tu une anecdote à nous partager ? Pas forcément une anecdote, mais un moment marquant le samedi. C’était l’une de ces journées où tout se passe bien, où j’ai le flow, où tout est facile, je faisais corps avec mon bateau. Une sorte de grosse spirale poétique qui reste telle quelle toute la journée. Et ces journées là sont de plus en plus régulières. Quand je réussis à atteindre cet élan là, tout s’accorde et c’est magique. C’est clairement l’un de mes axes de travail de sportif : essayer de reproduire cet état de flow et performer. C’est le graal de tous les athlètes. Un petit mot pour la fin ? Cette course était un peu mon point final de ma saison de Moth à foil. L’année aura été à part et j’ai envie de m’ouvrir à de nouveaux horizons, de partir sur un projet complémentaire à celui du moth. Je souhaite poursuivre ma progression sportive, tout en maintenant mes recherches sur des développements qui m’animent. Et tout ça toujours sur des bateaux volants évidemment. Je vous en dirai plus cet hiver, d’ici là je fais route retour vers Lorient, mon port d’attache ! |
Just what I was searching for, thanks for putting up. Shandy Westley Connor
Very good article post. Thanks Again. Keep writing. Lynsey Rolando Warenne