Quelle émotion ! Totalement stupéfait et admiratif de ce qu’ont réalisé mes petits copains sur le Vendée Globe. Je me souviens très bien de la victoire de Yannick Bestaven sur la Mini Transat 2001 à Bahia, quand j’étais minot mais furieusement passionné par ces petits bolides, et à qui j’ai succédé 12 ans plus tard… Il a admirablement navigué, en imposant son rythme sur un bateau d’une génération précédente. Comme quoi en course au large on peut aussi gagner sans avoir le tout dernier bateau. Il faut être intelligent et efficace autant dans sa préparation que dans sa navigation et Yannick nous a prouvé ça. Vraiment heureux pour lui, son équipe et son sponsor qui ont su faire les bons choix aux bons moments !
Un grand bravo à Armel Tripon qui est issu de ma jolie ville de Nantes – qui a remporté également la Mini Transat en 2003 juste après Yannick Bestaven – avec son super bateau différent des autres. Il a su sortir des sentiers battus et, même s’il a manqué de réussite avec des soucis de hooks qui l’ont empêché de jouer aux avants postes, a prouvé que l’audace paye. Je suis fan de sa démarche et de son attitude positivisme qui nous fait du bien. Quel plaisir de le voir avec le sourire à toute épreuve, il confirme sur cette course que c’est un très grand marin !
Thomas Ruyant, lui aussi vainqueur de l’édition 2009 de la Mini Transat sur le même bateau que moi, Eva Luna – le numéro 667 – a été un exemple de combativité. Il s’est battu avec un foil amputé donc moins performant sur une amure et signe une très belle performance qui ne me surprend pas du tout. Il est à surveiller, c’est un tout bon, il a le mental du gagnant !
Mon petit chouchou c’est Giancarlo Pedote, lui que j’ai rencontré sur le ponton de la Base à Lorient en 2012. Je m’apprêtais, pas rassuré, à partir faire ma première nav’ sur mon Mini, le précédent propriétaire m’ayant planté pour naviguer… Il a du sentir mon désarroi, et en grand frère de la même famille de ministe, a sauté à bord sans hésiter, m’a appris à passer un ris sur la GV (!!) et on est partis en mer faire ma première navigation sur Eva Luna, mon joli 667. Quelques mois plus tard, au départ des Açores, la trouille au ventre de partir pour la longue traversée retour vers le vieux continent dans du vent portant fort – une découverte pour moi – il a su trouver les mots justes, comme toujours, et je suis parti les deux pieds sur le frein mais fidèle à ma ligne de conduite. L’année suivante, après avoir beaucoup échangé sur la préparation, avoir fait la totalité des entrainements en sa compagnie – je me souviens notamment de la fois où, avant de partir s’entrainer, il arrive aux bateaux couverts de givre et me lance, hilare, un « Benoit, je ne peux pas aller naviguer aujourrrd’hui, je n’ai pas prrrris mes aprrrrès skis ! ». La belle histoire a fait que après un bras de fer de 18 jours il est arrivé juste après moi à l’arrivée, et que le troisième, Rémi Firmin, est son boat captain aujourd’hui sur le Vendée Globe, c’est-à-dire le responsable de son bateau ! Tony, mon fidèle ami et préparateur du Moth aussi l’aide… Bref une sacrée bande de potes qui fait ça bien ! Chapeau l’artiste, suis totalement fan ! Surtout qu’il revient avec un bateau impeccable ce qui ne m’étonne pas du garçon, bien joué mon pote je suis totalement admiratif !!
Damien Seguin – Voile aussi a réalisé une course remarquable sur un ancien bateau. Né sans main gauche, il a toujours navigué sans handicap et au plus haut niveau. Le souvenir qui me revient c’est quand, tout gamin lors d’un stage d’hiver en Optimist, à l’Ecole Nationale de Voile de Quiberon, on admirait ce champion alors en stage de Tornado, le catamaran olympique. Licencié au même club que moi, le SNO Nantes auquel je reste fidèle, Damien ne se sépare jamais de son grand sourire jovial, toujours prêt à échanger, ou rire un peu. Bravo Damien, hâte de te voir sur un bateau de dernière génération !!
Benjamin Dutreux, lui aussi a fait une remarquable course sans budget et avec un vieux bateau, il arrive juste après les premiers. Un garçon en or également, jovial, intelligent, sympathique, il a réalisé une trace limpide sur son tour du monde. Ca se voit qu’il en veut et je le vois bien aller loin… Un bon cheval ce Benj assurément, avec de belles valeurs et un sacré talent !
Que dire de mon ancienne collègue Clarisse Crémer, qui boucle un superbe premier tour du monde sur l’ancien Macif sur lequel j’avais eu la chance de naviguer en 2011 avec François Gabart… Je suis très sincèrement impressionné, elle est allée au bout d’une aventure qu’elle a eu le cran de relever avec l’expérience limitée qu’elle avait et n’a pas à rougir de sa perf. Franchement, c’est beau ce qu’elle a fait ! Finir le tour demande de la ressource mentale et une belle préparation ! Son authenticité nous parle, elle a donné une belle leçon de com’, comme quoi il vaut mieux raconter une belle histoire que de ne parler que de perf et là-dessus je suis raccord avec elle ! Bravo Clacla, et bon retour à terre !
Reste mon pote Alan Roura qui va finir son second Vendée Globe. Il mène sa barque le garçon ! On s’était rencontrés sur la Mini transat également oui, à 19 ans, sans argent mais avec un vieux bateau, il faisait déjà figure de « baroudeur ». Il avait sûrement plus de milles au compteur que tout le reste de la flotte et ce n’est pas étonnant de le voir finir un second tour ! La dernière fois j’étais venu à sa rescousse 3 jours avant le départ, on s’était retrouvés à 15 ministes pour finir de préparer en urgence notre pote pour qu’il puisse prendre le départ de son Vendée Globe. En lui larguant ses amarres, je lui avais soufflé un « essaye au moins d’aller à Bonne Espérance mec », il m’avait répondu un très honnête « c’est pas gagné » et il était parti faire le tour de la grande bleue. Après son premier Horn je lui avais envoyé un petit email en lui témoignant mon admiration et on avait bien rit de le voir arriver de son tour, mais le garçon a de la ressource et des amis, et n’est pas du style à jeter l’éponge. Bon retour mon pote ce soir, et chapeau bas !
Pip Hare Ocean Racing aussi réalise une belle course / une belle aventure sur l’ancien bateau d’Alan. Je l’avais rencontré en Angleterre alors qu’elle était coloc de mon amie ministe Nikki. On avait bien ri ! Bon retour !!
Isabelle Joschke est aussi issue de la Mini, c’est elle qui avait fait construire Eva Luna, mon ancien bateau le 667 en 2007. Elle avait remporté la première étape avant d’avoir des soucis de bout dehors. On a envie de la voir finir son tour du monde !!
Sam Davies sur Initiatives Coeur elle, fait partie de la crème de la crème. Je suis l’un de ses plus grand fans !! Son attitude de grande sportive, ultra positiviste est un exemple qui fait du bien, surtout en ces temps compliqués. Arrêter la course au Cap après une collision, reconstruire la structure de son bateau et repartir hors course finir un tour du monde alors qu’il reste encore deux fois plus de distance à parcourir, il y en a un paquet qui ne l’aurait pas fait, mais pour elle, c’est une évidence. Elle fait partie de ces femmes hors du commun qui forcent l’admiration. J’aurais aimé naviguer avec elle mais malgré les invitations à bord on n’a pas réussi à accorder nos calendriers. Ce sera je l’espère pour bientôt, Sam est une vraie légende, mais ultra simple et accessible comme on les aime, sur un projet initié par mon ami Tanguy de Lamotte (tous issus de la Mini Transat évidement !) qui m’a, le premier, fait confiance sur son bateau en faux solo. J’ai donc un attachement et une admiration tout particuliers pour ce bateau au grand coeur. Alors encouragez Sam, reviens nous vite !!
Un mot spécial pour Alex Thomson que je n’ai pas la chance de connaitre pour de vrai mais pour lequel j’ai énormément d’admiration. Son attitude de gaulois – ah non pardon : gallois, à faire les choses dans son coin à sa manière, à assumer ses choix qui sont souvent les bons, forcent l’admiration. Il a manqué de réussite et peut-être aussi d’un peu de temps pour mettre au point sa superbe machine mais le garçon a souvent un coup d’avance, alors j’espère juste qu’il gagnera le prochain Vendée Globe !! Il le mérite, surtout que soyons honnête, c’est le meilleur marin du monde en terme de com. Un vrai exemple !
J’ai pu rencontrer le roi Jean le Cam à quelques reprises lorsqu’il préparait son IMOCA aux côtés de celui de Jean-Pierre Dick chez qui je préparais ma Mini et sous sa chevelure hirsute se cache un technicien et marin hors pair qui nous a apporté énormément de fraicheur, d’émotion et qui restera sans contexte l’un des grands animateurs de ce Vendée Globe, sans aucun doute !!! Merci pour nous tous pour ton authenticité et euh, « voila quoi ».