Photo : Pierre Bouras
Le trimaran The Arch naviguait aux avant-postes du Pro Sailing Tour cette nuit quand l’Ocean Fifty a démâté subitement aux alentours de 1h23 ce vendredi 6 août. Aucun blessé à bord mais un coup dur pour l’équipage qui réalisait une magnifique course.
Retour sur l’incident
« On était dans le match, on avait fait une très belle première moitié de course grâce à une option nord payante en Méditerranée qui nous a permis de recoller au peloton de tête au passage de Gibraltar. On avait remonté toute la flotte jusqu’à nous emparer même de la tête de la course hier soir dans le Golfe de Cadix à la faveur d’une option osée à quelques centaines de mètres de la côte.
On évoluait bord à bord avec Leyton, actuel leader de la course, quand le mât s’est littéralement brisé comme un château de cartes. J’étais à la barre, on avançait bien, quand d’un seul coup on a entendu un grand fracas. Il faisait nuit noire, j’ai perdu un peu mes repères et j’ai vite compris que le mât s’était écroulé. » confie Benoit Marie co-skipper de The Arch.
Au moment de l’incident l’équipage évoluait sous grand-voile haute et J1 le long des côtes du Portugal, dans un vent de 14-18 nœuds. Armel Tripon, co-skipper de The Arch, raconte à son tour : « J’étais sous la casquette avec Loïs, j’allais prendre mon quart à la barre quand j’ai entendu un grand bruit. C’est à ce moment-là que j’ai vu la bôme tomber sur le roof. J’ai tout de suite compris ce qu’il se passait. On a eu peur pour Benoît (Marie) car il était à la barre au moment du démâtage. Globalement, ça s’est passé en douceur et dans notre malheur, on a de la chance car aucun dommage n’est à déclarer sur le bateau. »
Gréement sécurisé à bord
Proche des côtes portugaises, dans un vent médium et une mer peu formée, les opérations de remorquage sont actuellement en cours.
Après plusieurs heures d’effort, l’équipage a réussi à sécuriser le gréement et récupérer chaque partie du mât et des voiles. « On tenait vraiment à ne laisser aucun débris dans l’eau. » nous confie Armel. Ils ont été pris en remorque vers 4 heures du matin pour faire route vers Portimao, unique port de la zone capable d’accueillir un trimaran de 50 pieds. Un plongeur est en cours d’intervention pour aider l’équipage à désolidariser le mât du bateau et remonter à bord le dernier morceau de mât pour assurer le convoyage jusqu’à Portimao en toute sécurité. Ces opérations sont assurées en coordination avec les autorités locales.
« Nous avons récupéré tous les bouts du mât donc nous allons pouvoir analyser les causes de la rupture rapidement. Pour le moment la casse reste inexpliquée, notre mât ne présentait pas de signe d’usure particulier et avait moins de 2 ans. »
Objectif Transat Jacques Vabre
Le duo nantais Benoit Marie et Armel Tripon reste focalisé sur la Transat Jacques Vabre.
» Cet incident est un peu une douche froide à 3 mois du départ, d’autant plus que nous n’avons à ce jour pas de partenaire titre pour la Transat Jacques Vabre ni pour la Route du Rhum. Notre performance sur ce début de course illustre bien le potentiel du bateau et de notre duo ! On espère vraiment pouvoir aligner notre fier Ocean Fifty sur un programme complet de courses. Le mot du jour ? Résilience… Rebondir dans les coups durs, ça fait partie intégrante de notre métier. Avis aux entreprises qui souhaiteraient rejoindre le projet en affichant haut leurs couleurs et nous donner les moyens de nos ambitions, il y a une belle opportunité à saisir ! » précise Benoit Marie.
« L’aventure ne s’arrête pas là ! La course au large reste un sport mécanique et il faut savoir rebondir vite et aller de l’avant… Pour mon 1er démâtage en course, être entouré de Benoît (Marie) et Loïs Berrehar, qui ont été très réactifs, a été une vraie valeur ajoutée et ça nous a permis de prendre les bonnes décisions.Avec Benoît, on ne perd pas de vue notre objectif d’être au départ de La Transat Jacques Vabre, le 7 novembre prochain. Venez vibrer avec nous ! » confie Armel Tripon.
Photo : Jacques Vapillon