Quel pied, non mais QUEL PIED ! On glisse sur le TAGV, le Toboggan Atlantique à Grande Vitesse.
Lancé à 25 noeuds de moyenne cap plein sud sur le pot au noir, l’Equateur et Fernando de Noronha, on a laissé l’archipel du Cap Vert sur la gauche et on continue notre tout droit sur la piste bleue. Elle est assez bien damée jusqu’ici et à part un petit planté gentil cette nuit c’est super fluide. Le speedo calé entre 22 et 30 nds malgré qu’il n’y ait que 15 nds de vent, Les P’tits Doudous est un trimaran aérien… Il a tout du tapis volant magique !
Sous notre vent à 18 milles se trouvent nos amis de Leyton. Depuis 2 jours nous sommes globalement un peu plus rapides qu’eux à chaque pointage et ça nous fait hyper plaisir. C’est toujours chouette de rattraper les favoris qui avaient 1h40 et 35mn d’avance sur nous aux Canaries ! On a bien négocié le passage dans le dévent de l’archipel sans trop souffrir et là on regarde devant ce qui nous attend : une onde d’est, un pot au noir actif, il va y avoir du match et des options à saisir avec des grands gagnants et perdants. Surtout sur nos machines capables de parcourir 100mn en 4 h !!
Ici la température est en hausse, il commence à faire vraiment chaud de jour comme de nuit, on a chacun son rythme de sommeil et de repas, et la vie à bord est hyper fluide. La nuit on alterne les quarts en laissant dormir l’autre plus longtemps en début de nuit tant qu’on a de l’énergie, puis on reprend des quarts de 2h à la passerelle (notre niche !) avant de laisser dormir celui qui a le moins dormi une fois que le soleil est de retour. Et pendant la journée on alterne chacun des siestes de plusieurs heures ! De cette manière on est à l’attaque h24 mais reposés !
L’ambiance est au beau fixe à bord, on a sorti des petites gourmandises offertes par nos proches et on déguste ça en terrasse en regardant le bal des poissons volants se marier à l’ondulation de la houle.
Bref, Armel et moi sommes bien là, à l’attaque avec un bateau véloce et en parfait état de fonctionner. On en prend soin, malgré ce qu’exige la course au coude à coude avec Sam et Aymeric ! Mais on regarde aussi les autres car nous sommes des compétiteurs et se battre pour la 4e place n’est pas exactement satisfaisant.
Les gars de devant vont s’arrêter, il va falloir être malin pour en sortir en tête pour attaquer la dernière longue ligne droite vers l’arc antillais. On est au taquet à régler les voiles et le pilote pour grappiller quelques dixièmes de noeuds sous la lance à incendie qui nettoie le bateau en permanence. Un petit reggae dans les oreilles après une bonne petite purée au jambon, et je vous laisse à vos occupations, moi je vais me reposer dans la bannette où il commence vraiment à faire chaud ! Mais quel pied, QUEL PIED !
Carnet de bord rédigé hier en exclusivité pour Voiles et Voiliers, à retrouver ici