La saison 2024 des courses de Mini 6.50 touche à sa fin, marquée par des moments forts et des performances historiques. Parmi les moments inoubliables, la dernière course de la SAS reste gravée dans les mémoires grâce à l’incroyable traversée de Caroline Boule.
Caroline a non seulement réalisé une course exceptionnelle, mais elle a également établi un nouveau record des 24 heures.
Le Nicomatic, déjà réputé pour sa vitesse de pointe exceptionnelle de 28,3 nœuds, confirme ainsi son statut de Mini le plus rapide de l’histoire. Ce nouveau record dépasse les précédents records détenus par Pierre Le Roy en proto (308 mn) et Hugues De Premare en série (317,25 mn). Ce résultat établit un nouveau standard en matière d’endurance et de performance.
Fait marquant, elle devient la première femme à battre un record des 24 heures toutes catégories confondues. Cette avancée souligne non seulement son niveau, mais également la progression significative des femmes dans la course au large. Après avoir dominé une bonne partie de la dernière étape, Caroline a terminé à la deuxième place, juste derrière Alexandre Démange, ajoutant ainsi un nouveau chapitre à son parcours.
Pour Caroline, l’avenir se tourne désormais vers des projets plus ambitieux. Quant à moi, je suis ravi de reprendre la barre du Mini. Cette année sera dédiée à la compétition, avec pour objectif ultime de traverser à nouveau l’Atlantique à bord du Nicomatic, un bateau qui approche de son plein potentiel.
L’avenir de la course au large semble désormais reposer sur la technologie des foils. Cette année de compétition a démontré l’impact des foils, avec une majorité de participants et vainqueurs qui ont su s’imposer grâce à cette innovation. J’espère pouvoir rejoindre ce palmarès de foilers, en repoussant encore les limites de la performance en mer.
Cette saison 2024 s’achève sur des accomplissements notables, et l’année 2025 promet de nouveaux défis.
Après un départ prudent, nous avons atteint la bouée de dégagement parmi les 15 premiers. En enroulant cette bouée, nous avons accéléré au reaching vers le Raz de Sein, prenant la tête de la flotte à plus de 20 nœuds. Cependant, notre avancée a été interrompue par la déchirure du haut de notre grand-voile au Cap de la Chèvre, nous forçant à faire demi-tour.
Décidés à continuer malgré cet imprévu, nous avons réalisé que notre seule option était une grand-voile de secours à Lorient, réservée normalement à l’entraînement. Grâce à la réactivité de Sébastien Pebelier de Decosail et l’aide de notre ami Stéphan Kreis, nous avons pu récupérer cette voile et repartir rapidement en course, malgré une pénalité de 24 heures pour changement de voile. Nous savions que cette pénalité nous empêcherait de monter sur le podium, mais nous étions résolus à participer à la course.
Repartis déterminés, nous avons repoussé nos limites, manœuvrant sans relâche pour remonter le classement. À l’approche de BXA, notre stratégie s’est avérée payante, nous permettant de regagner des places grâce à une gestion tactique des vents. Le calme plat dans la baie d’Audierne a précédé un front qui nous a permis de reprendre de la vitesse et de monter sur le podium juste avant le passage de l’Occidentale de Sein.
Notre objectif de pousser le bateau à ses limites a été atteint, même si cela a entraîné des casses mécaniques.
Abandonner n’a jamais été une option. Cette course a démontré notre détermination et notre esprit compétiteur, même face à des obstacles importants. Naviguer, se dépasser, et jouer avec les éléments sont au cœur de notre passion, et chaque course est une opportunité de s’entraîner et de progresser.
Nous avons surmonté les défis grâce au soutien inestimable de notre équipe et de nos partenaires, et notre performance à la Mini Fastnet, malgré un retard initial de cinq heures, est une source de grande fierté. Cette expérience renforce notre conviction en notre projet et notre capacité à surmonter les obstacles, un message que nous partageons avec tous ceux qui nous soutiennent.
Lors de la Trophée MAP, j’ai connu un très bon départ, prenant rapidement la tête avec une avance confortable. Malheureusement, un problème technique sur le Nicomatic m’ a contraint à abandonner prématurément. J’ai constaté un jeu important au niveau de la quille, rendant la situation potentiellement dangereuse et risquant de causer une perte totale du bateau en cas de détachement.
De retour à terre, une inspection minutieuse a révélé que les paliers de la quille étaient sévèrement corrodés. Une enquête approfondie a déterminé que ces paliers avaient été fabriqués dans un matériau inapproprié. Au lieu de l’acier inoxydable 316L spécifié, ils avaient été réalisés en acier à moule. L’usineur responsable a admis cette erreur critique, expliquant l’utilisation du mauvais matériau.
Nous avons pu compter sur la réactivité et le soutien de notre sponsor, Nicomatic. Grâce à leur intervention rapide, une nouvelle pièce a été fabriquée et expédiée en urgence, nous permettant de la monter à temps pour la Mini Fastnet.
Ce contretemps nous rappelle que la voile est avant tout un sport mécanique où l’innovation et la fiabilité des équipements sont primordiales. Ce problème a été une opportunité d’apprentissage et d’amélioration continue. Chaque défi rencontré permet de renforcer notre préparation et de perfectionner notre bateau.
Notre objectif à long terme demeure les grandes transatlantiques, et les courses de début de saison comme le Trophée MAP sont des occasions précieuses pour optimiser notre matériel et nos compétences. Nous restons résolument tournés vers l’avenir, déterminés à tirer parti de chaque expérience.
Au départ de la course, j’ai hissé mon spi XELIANS et entamé ma route directe, véritablement lançant ma course dès la sortie de la baie de la Baule. Une fois bien réglé pour voler, j’ai filé à toute allure vers la baie de Quiberon, dans une ambiance électrisante avec les autres bateaux autour.
Les multiples empannages pour contourner le plateau du Four ont été suivis d’une tactique serrée pour naviguer entre les îles de Hoedic et Houat. Malgré un léger écart à la bouée de la Chimère, j’ai conservé une avance serrée sur mes concurrents, enroulant juste devant eux.
Le passage des Sœurs, étroit et rocailleux entre Hoat et Hoedic, a marqué notre sortie de la baie de Quiberon. Ensuite, cap sur le beau temps, où j’ai su tirer parti du vent et accroître mon avance de manière significative pour le reste de la course.
La tactique a dominé le début de la course, devenant technique par la suite. Après l’île d’Yeu, le vent s’est renforcé, mettant à l’épreuve nos limites sans endommager le bateau. Malgré les secousses, j’ai dû ralentir pour préserver l’intégrité du Nicomatic.
La nuit était magique, illuminée par le plancton phosphorescent et les milliers de poissons qui accompagnaient le bateau, donnant l’impression de voler sur une mer de lumière. Parmi les nuages, quelques étoiles et des dauphins ont ajouté un peu de magie.
Sur le chemin du retour, un changement météorologique m’a pris de court à la bouée. Après avoir affalé mon gennaker en prévision du vent fort, la fatigue a rendu le moment compliqué au milieu de la nuit, retardant le réarmement de la voile.
L’arrivée, a été un peu frustrante. J’avais la sensation de faire du surplace. À 17 nœuds pour 17 miles, puis soudain à 10 nœuds pour 10 miles. C’était comme si le temps s’étirait, et plus je me rapprochais, plus ça tardait.
J’ai gardé mon calme. À 2 miles de l’arrivée, ma vitesse n’était que de 2 nœuds.
J’ai du m’armer de patience, j’ai persévéré.
J’ai fini par arriver en tête de cette fameuse course. Une sacrée sensation, ça représentait beaucoup pour moi. Une victoire réalisée à bord d’un magnifique bateau doté d’un potentiel prometteur.
La météo annonçant un vent fort dans la nuit de jeudi à vendredi, le parcours de 250 milles de la Plastimo Lorient Mini a été coupé en deux manches de 60 milles.
La première manche était un aller-retour à la cardinale des Galères à Belle-Île. Avec du vent fort et un parcours traversant au vent, nous étions dans des conditions favorables pour notre bateau. Nous avons donc opté pour une stratégie de précaution : l’idée était de ne pas casser le bateau ou de ne pas se blesser, surtout que c’était notre première vraie sortie depuis l’arrivée de la Mini Transat et ce sans électronique qui n’est pas encore entièrement installée. Objectif réussi : nous avons franchi la ligne d’arrivée en 4 heures, 30 minutes et 57 secondes, 34 minutes avant le 2ème. Malgré quelques défis techniques liés à l’électronique, nous avons su nous adapter avec efficacité.
La deuxième manche s’est déroulée dans des conditions météorologiques moins faciles avec un vent moins fort mais très instable et un parcours VMG qui ne nous était pas favorable, exigeant un travail minutieux au près comme au portant.
Nous avons rencontré une forte concurrence de la part de l’équipe DMG Mori, représentée par Alexandre Demange et Laure Galley, qui ont démontré un niveau de compétence élevé. Après un beau match, nous avons terminé cette manche à la 2ème position, dont nous sommes très fiers car l’année dernière nous aurions eu beaucoup plus de difficultés dans ces conditions. Le travail acharné et l’apprentissage ont bien payé, c’est très agréable de voir cette belle progression en 2 ans !
Nous sommes donc très heureux de finir vainqueurs au général !
Ces premières rencontres ont jeté les bases d’une saison prometteuse pour Nicomatic. Nous sommes impatients de relever de nouveaux défis et de poursuivre notre progression tout au long de cette saison.
Il y a 10 ans, je réalisais le rêve de toute une vie en participant à la Mini Transat et en remportant la course à bord du 667. Aujourd’hui, cette incroyable aventure Mini continue avec une nouvelle énergie, portée par la passion et la détermination de Caroline, qui a récemment pris le départ sur le 1067 – une référence directe à mon fier bateau d’il y a dix ans !
Ma rencontre avec Caro s’est faite dans l’univers du Moth . À seulement 25 ans, cette jeune femme franco-polonaise, dotée d’un parcours universitaire et scientifique exceptionnel, incarne l’ambition et la détermination. Lorsqu’elle m’a approché pour m’inviter à rejoindre son projet Mini et concevoir le bateau de mes rêves, j’ai immédiatement accepté.
Avec le soutien précieux de notre partenaire, Nicomatic, nous avons opté pour l’architecte Sam Manuard. Mon idée claire était de créer un foiler sans compromis, et la vision partagée avec Sam a rendu ce choix évident.
Caroline s’est élancée sur la Mini Transat à bord du 1067. C’était l’objectif que nous avions fixé il y a deux ans – un défi presque impossible en termes de timing et de complexité technique. Être au départ avec un bateau de ce niveau de performance, préparation et fiabilité représente une petite prouesse que nous avons réalisée grâce à la fidélité et à la détermination de toute l’équipe.
Ce projet incarne la symbiose de nos compétences et de nos passions, donnant naissance à quelque chose d’extraordinaire. C’est le résultat d’un travail d’équipe rendu possible par la confiance et le soutien de nos partenaires, bénévoles, familles et amis. Un merci particulier à Sam Manuard, à Killian Goldbach et à Malric Leborgne, des acteurs indispensables qui ont contribué à transformer les défis techniques en solutions.
L’objectif maintenant est de continuer à développer et à exploiter pleinement le potentiel du 1067 au cours des deux prochaines saisons. Nous poursuivrons en double pour mener à bien ce super projet, avec l’espoir de participer à la prochaine Mini Transat. Cela aurait du sens, et l’envie est bien présente !
En conclusion, un immense merci à tous ceux qui ont cru en nous et qui ont investi leur sueur, leur énergie et leur amour dans ce projet. C’est ensemble que nous avons rendu l’impossible possible, et cette aventure extraordinaire ne fait que commencer !