Top départ de la 15ème édition de la Transat Jacques Vabre !

Top départ de la 15ème édition de la Transat Jacques Vabre !

Ce dimanche 7 novembre, à 13h27, les 158 concurrents de la 15ème édition de la Transat Jacques Vabre ont pris leur envol, direction Etretat, avant de se lancer à l’assaut de l’Atlantique dans des conditions idéales. Lancés à pleine vitesse, les Ultimes ont pris la tête de la course, suivis par les Ocean Fifty, les Imoca, puis les Class40.  

L’émotion était présente sur les pontons des bassins du Havre ce matin. Les 79 équipages ont largué les amarres sous les applaudissements d’un public venu en nombre, de leurs proches et de leurs équipes. Les conditions météorologiques étaient idéales pour un départ. Les bateaux ont pu toucher un vent de nord-ouest oscillant entre 15 et 20 nœuds sur une mer clapoteuse illuminée par de belles éclaircies. Un spectacle réussi. Les 5 Ultimes, 7 Ocean Fifty, 22 Imoca et 45 Class40 ont tous aligné leurs étraves vers Etretat pour enrouler la première marque de parcours avant de pouvoir mettre cap vers L’Atlantique pour le début d’un long parcours. 

Après le passage de la première marque de parcours, les 79 bateaux ont tiré la barre, direction l’Ouest afin de sortir de la Manche. La première nuit sera synonyme de choix pour les marins. En effet, la flotte devra gérer les forts courants de la presqu’île du Cotentin qui constitue un paramètre important dans la course, puis ils rencontreront une dorsale anticyclonique qui se renforcera à la pointe Bretagne. Ils devront donc prendre des décisions stratégiques dès le départ avant même d’aborder l’Atlantique. 

Revivez le départ de l’Ocean Fifty Les P’tits Doudous en vidéo :

J-1 : « La météo est favorable et le jeu est très ouvert ! »

J-1 : « La météo est favorable et le jeu est très ouvert ! »

Sept trimarans de quinze mètres, Les Ocean Fifty, prendront le départ de la Transat Jacques Vabre dimanche 7 novembre devant Le Havre. Et le niveau, élevé dans cette catégorie rapide, est si homogène que les sept duos peuvent gagner ! Parmi eux, Les P’tits Doudous sera mené par les skippers nantais Armel Tripon et Benoît Marie. Deux anciens vainqueurs de la Mini-Transat (et de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe pour Armel Tripon), qui ont réussi une course contre la montre haletante pour être au départ, leur bateau ayant démâté en août dernier. Ils analysent la météo et les forces en présence.
Dans quel état d’esprit êtes-vous à quelques heures du départ de cette Transat Jacques Vabre, la plus grande course de l’année, qui va vous emmener de l’autre côté de l’Atlantique à bord de votre trimaran Les P’tits Doudous ?

Armel Tripon : « C’est super chouette d’être là, parce que ce n’était pas gagné il y a encore quelques semaines. Le bateau a démâté en août, c’était une course contre la montre de réussir à être au départ. On est contents avant même que la course commence ! C’est ma 22e traversée de l’Atlantique et c’est toujours aussi excitant. On est au départ grâce à l’association de nombreux partenaires regroupés sous les couleurs de notre bateau, on a très envie de bien faire. On n’est pas des têtes brûlées avec Benoît : on sait qu’il faut d’abord arriver. La météo semble plutôt favorable pour prendre un départ rapide et spectaculaire, mais pas dangereux. Tout va bien ! »

Benoît Marie : « C’est ma troisième traversée de l’Atlantique, mais ma toute première Transat Jacques Vabre… Je suis à bloc ! Cela fait des années que j’attends ce moment-là.  Je suis à quelques heures de réaliser un rêve de gosse, c’est trop bien ! Avec Armel, on avait tellement la tête dans le guidon ces derniers mois que je ne réalisais pas vraiment, je n’avais pas le recul. Mais maintenant ça y est : le fait d’être ici au Havre avec tous ces bateaux magnifiques, tous ces skippers, c’est génial. Cette fois on y est, on est dans le concret de l’avant départ d’une grande course, et j’ai hâte de partir ! »
Votre trimaran Les P’tits Doudous avait démâté au mois d’août. Vous avez réussi à récupérer le mât en mer, le réparer et le réinstaller sur le bateau. Partez-vous en confiance, malgré tout ?

Armel Tripon : « On a réussi à réparer, à remâter, il n’y a aucun problème sur ce sujet ! Et parce qu’ils sont renforcés, les mâts réparés sont souvent plus solides que les mâts neufs ! On part en totale confiance. Les quelques navigations que nous avons pu faire nous ont pleinement rassurées. Pendant le convoyage vers Le Havre, on a poussé le bateau à 35 nœuds au vent de travers, sous le Cotentin sans problème ! Et puis, pendant que le mât était en réparation nous avons beaucoup travaillé sur la plateforme pour la rendre plus ‘safe’. On a retravaillé le safran central, ajouté un degré de quête au mât ce qui rend le bateau plus stable. On a aussi maintenant un petit gennaker de capelage. Pour résumer, le bateau est beaucoup plus stable et plus sécurisant qu’il y a quelques mois. Il a beaucoup évolué par rapport au printemps dernier, quand nous l’avons récupéré. »

Benoît Marie : « En totale confiance ! Je suis d’accord avec Armel : on a bien fait évoluer le bateau et on part sereins. On a le bateau bien en mains. On a fait quelques milliers de milles ensemble à bord, mine de rien, on ne débarque pas ici au Havre par hasard ! Et puis Armel et moi nous sommes en phase sur la manière de naviguer. On ne se laissera pas entraîner dans un rythme qui ne nous conviendrait pas. On fera notre propre tempo. »

 A quelle météo vous attendez-vous pour le départ et les premiers jours de course ?

Armel Tripon : « On est en situation anticyclonique, avec un anticyclone qui fait barrage aux dépressions, qui sont évacuées vers le nord. Les conditions de départ dimanche sont très favorables et ça devrait être spectaculaire car ça va aller très vite sur toute la Manche, dans un vent de nord-ouest de 15 à 20 nœuds. On sera au près jusqu’au Cotentin puis au reaching jusqu’à Ouessant. Ensuite le vent mollit et il y a un axe de dorsale (vents faibles) à négocier. Si on arrive à glisser sous cette dorsale pour faire route directe vers l’Espagne, c’est le scenario idéal. Si ce scenario se confirme on est au cap Finisterre dès mardi. C’est la première étape importante. Par contre, si on n’arrive pas à glisser sous la dorsale, on se retrouvera au près dans du vent de sud-ouest à devoir naviguer vers l’ouest… et là ce ne serait pas du tout la même histoire. Car cette route, beaucoup plus lente, nous emmènerait vers les Açores dans des conditions moins confortables. Ensuite c’est trop tôt pour en parler. Notre premier job, c’est déjà d’aller vite jusqu’à la pointe bretonne pour optimiser nos chances de pouvoir glisser sous la dorsale. Dimanche soir, on réactualisera le scenario. En multicoques, nous sommes routés (Ocean Fifty et Ultim sont routés, ndr) ».

Benoît Marie : « On partira dans des conditions maniables, c’est une bonne entrée en matière ! Aujourd’hui il y a deux options ; une qui passe à l’ouest et une au sud (plus rapide) pour aller jusqu’au cap Finisterre (Espagne).  Mais si la dorsale s’installe plus vite que prévu et bien là, on devra faire de l’ouest et ce serait du près, plus lent. Je pense qu’au moment du départ on aura une bonne idée de l’option. Evidemment, la route sud est beaucoup plus sympa. Sur tous les bateaux, il est bien évident que le portant est plus agréable et plus rapide que le près ! »

Vous parliez de routage depuis la terre. Qui travaille pour vous dans ce domaine ? 

Armel Tripon : « La même cellule météo que pendant la Route du Rhum (Armel Tripon a gagné la dernière édition en Ocean Fifty en 2018, ndr), c’est-à-dire trois personnes : notre coach Tanguy Leglatin, le météorologue Nicolas Le Friant et le boat-captain du bateau : Vincent Barnaud. Ils connaissent bien leurs rôles respectifs et échangent entre eux. On fera des points réguliers avec eux par messagerie et mails, au rythme des prévisions qui tombent plusieurs fois par jour. »


Sur le papier, on a l’impression que la flotte Ocean Fifty est très homogène, avec un niveau (élevé) similaire entre les sept duos engagés. Tous peuvent l’emporter… dont vous ?

Benoît Marie : « Exact ! Les sept bateaux en lice sont tous des bateaux très rapides et chacun peut finir à toutes les places, de premier à septième ! Leyton a peut-être un petit plus, mais pas parce que leur bateau est plus rapide. Juste parce qu’ils ont plus navigué que les autres, parce qu’ils ont plus de milles à l’entraînement ensemble. Mais avec Armel on a toutes nos chances. Après, je dis toujours qu’il y a trois grands objectifs sur une grande course au large : 1/ réussir à être au départ ; 2/ finir la course ; 3/ bien figurer au classement général. On part sereins, sans aucun complexe : on a un super beau plateau et sur cette série tous les bateaux vont à peu près à la même vitesse. Il n’y a pas de bateau qui sorte vraiment du lot et notre trimaran va vraiment vite. On a toutes nos chances de faire quelque chose de bien… »

Armel Tripon : « Le niveau est très homogène, c’est très ouvert ! Bien malin qui pourrait dire qui va gagner ou même être sur le podium, c’est impossible à prévoir. La classe Ocean Fifty est bien faite pour ça, car il y a une vraie homogénéité et pas vraiment de bateau plus rapide que les autres. Je pense que c’est aussi pour cela que cette classe va se développer. Sur les sept trimarans au départ, Leyton parait être un petit cran au-dessus, peut-être, mais vraiment chacun a ses chances. C’est très motivant, car il n’y a strictement rien de joué à l’avance. Pour nous, l’objectif c’est d’abord d’arriver de l’autre côté, en Martinique, après 5 800 milles de course qui vont nous prendre environ deux semaines. C’est une nouvelle aventure qui démarre avec ce bateau et c’est très important de finir la course. Evidemment, on ne va pas naviguer avec le frein à main et jouer nos chances à fond. On saisira les opportunités, sans pour autant faire n’importe quoi. On est en phase et en confiance avec Benoît, nous ne sommes pas des têtes brûlées. Chacun sait ce qu’il a à faire et en double on tire bien plus sur le bateau qu’en solitaire, on essaie d’utiliser le potentiel du bateau à 100%. Ce n’est pas deux fois du solitaire, c’est une addition de nos points forts. Avec Benoît nous saurons être présents pour tirer le meilleur du bateau dans les moments décisifs. »

 
Carnet de bord – en direct du Havre

Carnet de bord – en direct du Havre

On y est, au Havre, amarré dans le bassin Paul Vatine à côté des 78 autres bateaux qui s’apprêtent à glisser sur l’Atlantique. C’est à peine croyable d’être là sur un si beau bateau. De nombreuses années que j’attends ça, et là, on a un super canot’ qui allait vite avant qu’on l’achète et qu’on a encore fait progresser. Un jeu de voiles neuf, des réglages de gréement, un nouveau safran et le bateau nous semble safe et véloce. On est prêts, ca peaufine les petits détails, on regarde évoluer la météo, on commence à envisager les scénarios … Je vous écris de l’écluse Quinette à l’entrée du port à bord du bateau où on vient de rentrer de notre dernière sortie pour essayer notre toute nouvelle voile arrivée la nuit dernière. Elle a l’air elle aussi magnifique alors on va partir serein.


Je suis tellement fier d’embarquer mes partenaires historiques à bord une fois encore dans mes aventures !! Goiot, Adim, Botte Fondation, Volotea, ils étaient là à mes débuts et m’accompagnent cette fois-ci sur 3 coques, quelle émotion !


Ca fait plaisir de voir l’engouement dans les entreprises, autour de notre projet, de l’association des P’tits Doudous que nous soutenons, la ferveur du public sur le village du départ ici au Havre… C’est top. Pas vraiment le temps de réaliser ce qui nous arrive vu le nombre de rendez-vous médias, techniques,… qui s’enchaînent mais une seule chose compte : que le jour du départ approche. C’est dans 3 jours qu’on part traverser l’Atlantique, ça va être magique. Je vais partir avec mes yeux grand ouverts d’un gamin qui réalise son grand rêve !

Les P’tits Doudous à bon port au Havre

Les P’tits Doudous à bon port au Havre

Arrivés en début d’après-midi au Havre, Armel Tripon et Benoît Marie avaient le sourire à l’heure d’amarrer leur Ocean Fifty au cœur du bassin Paul Vatine. Les skippers des P’tits Doudous avaient fait le choix d’un convoyage XXL en s’offrant 48 heures de navigation afin de valider la garde-robe neuve et le potentiel du trimaran. A en croire l’enthousiasme des deux nantais, ces deux jours de mer accompagnés par une météo idéale ont livré un verdict plus que favorable. De quoi leur donner encore plus l’envie de prendre le départ de cette Transat Jacques Vabre 2021 qui s’élancera le dimanche 7 novembre à 13h27.
Partis de leur port d’attache de La Trinité-sur-Mer mardi dernier en fin d’après-midi, les skippers des P’tits Doudous avaient à cœur d’exploiter au mieux leur convoyage vers Le Havre. Mieux qu’un traditionnel ralliement, les deux marins qui ont retrouvé leur mât il y a peu, voulaient engranger les milles, valider les voiles et le potentiel du bateau. A leur arrivée au Havre ce jeudi après-midi, Armel ne cachait pas le plaisir éprouvé tout au long de ces milles : « Nous sommes descendus jusqu’au plateau de Rochebonne au près, pour pouvoir repartir au portant sous gennaker vers la Bretagne pour voir la voile, se faire quelques empannages… et passer du temps en mer ! Le bateau est super abouti techniquement et on va vite ». Une confiance largement partagée par Benoît : « Les sensations sont bonnes, le bateau a vraiment un super potentiel. Ça fait un bien fou de se retrouver en mer. Ça nous avait manqué ! Nous avons bénéficié de conditions estivales pour cette navigation. C’était un convoyage idéal ! ».Dans dix jours, Les P’tits Doudous prendront le départ de la Transat Jacques Vabre et mettront le cap sur la Martinique. D’ici là, les rendez-vous vont s’enchaîner pour les marins qui vont également prendre le temps d’aller à la rencontre de l’antenne locale des P’tits Doudous. De quoi faire le plein d’énergie avant le grand large !
Voiles et Voiliers : « Je vais essayer de vous faire vivre de l’intérieur ce que sera, vraiment, ma Transat Jacques Vabre. »

Voiles et Voiliers : « Je vais essayer de vous faire vivre de l’intérieur ce que sera, vraiment, ma Transat Jacques Vabre. »

Alors que tous les bateaux concurrents de la Transat Jacques Vabre arrivent au Havre, Benoît Marie – vainqueur de la Mini Transat 2013 qui sera en duo avec Armel Tripon à bord de l’Ocean Fifty Les P’tits Doudous – a pris sa plume pour raconter les derniers moments avant le grand départ. Comme d’autres duos de la course, Benoît et Armel feront vivre aux lecteurs de Voiles et Voiliers leur Route du Café. Voici le premier épisode, empreint à la fois de technique, d’excitation et d’émotion.

La nuit est claire et pleine d’étoiles, la lune éclaire de son rayon bienveillant le flotteur sous le vent et son foil qui se dessine dans le reflet miroitant de l’astre sur l’océan. Un léger train de houle nous pousse, presque imperceptible, généré par la dépression qui arrive de l’Ouest. Moi je me réveille, le sourire aux lèvres. C’est mon premier quart de la Transat Jacques Vabre. Enfin, pas encore de la course mais du convoyage pour le départ qui aura lieu depuis Le Havre, de l’autre côté de la pointe de Bretagne. Bon, au moment précis ou je vous parle nous pointons nos étraves vers Port Médoc, comme pour satisfaire notre fier trimaran d’une envie de pèlerinage vers son géniteur, Lalou (Roucayrol) et le team Arkema, qu’il est temps encore une fois de remercier pour la qualité du bateau qu’il nous a légué.

Et oui car au départ de La Trinité-sur-Mer, le routage nous donnait une arrivée en 19 h. Mais pour Armel et moi, il s´agit de notre seule sortie avec une nuit en mer d’entraînement, alors on a souhaité rallonger le parcours pour retrouver la vie à bord, notre rythme, notre monture et un peu d’eau à courir pour se réimprégner de ce qui nous anime tant : naviguer. On va donc faire un parcours dans le golfe de Gascogne pour passer 48 heures en mer. Il faut dire qu’on a de quoi bosser ici. Toutes les voiles sont neuves – on a embarqué notre nouveau grand gennacker et tourmentin dans l’après-midi, pour un petit bord de vérification – réglage avec nos impeccables voiliers de All Purpose. Notre dernière voile arrivera au Havre, et sera l’occasion d’une ultime sortie de vérification.

Bien sûr, nous aurions préféré pouvoir tester nos voiles pendant plus de temps avant, mais tout ne se passe jamais comme prévu… Notre mât s’est écroulé lors de la grande finale du Pro Sailing Tour au large du Portugal. Mais Armel et moi sommes habitués à ces galères. On sait gagner sans en avoir les moyens, donc on part sans aucun complexe. Notre motivation est à bloc, et notre envie de concrétiser décuplée. Notre bateau a eu le temps de se remettre du démâtage grâce à une équipe de choc emmené par notre excellent boat captain Vincent Barnaud qui a tout supervisé : la réparation du mât chez Lorima par Alain, notre mercenaire en composites qui a su refaire puis greffer la portion de mât de 2 mètres qui avait cédé dans un temps record. Sans oublier Jochem et Matéo, nos deux préparateurs orchestrés par Vincent qui s’occupaient de la plateforme. Pendant ce temps, Marion s’attelait à la logistique, aux marquages et à la com – le dossier qui change chaque jour à coup de « tiens rajoute un sticker sur la voile, enlève en un sur la coque »… Tandis qu’Armel et moi remuions ciel et terre pour trouver ce qui nous manque du budget.

Organiser, planifier, négocier, avec partenaires, familles et amis bienveillants. Aurélie, François et Simon se reconnaîtront, j’ai eu l’impression de vivre avec eux ces dernières semaines. Ne croyez pas que les marins ne font que naviguer. Moi, je passe mes journées au téléphone devant mon ordinateur. Et c’est une partie incontournable du métier, qui permet d’envisager – finalement ! – de rejoindre le Havre avec un bateau (plus ou moins) financé mais prêt à gagner cette descente de l’Atlantique dans notre classe. On a l’envie gonflée à bloc. Ce sera ma première Transat Jacques Vabre, ma première transat en double, mais ma seconde en trimaran et ma troisième au total. J’ai tellement rêvé de ce moment que je vais la savourer, celle-ci.

Depuis la mini en 2013, je voulais venir à l’Ocean Fifty, convaincu que c’est le format le plus attractif pour des partenaires avec des budgets réalistes. Et là, je suis de quart, en double, sur mon bateau qui file à une douzaine de nœuds au près dans un vent à peine plus fort, tranquillement, cap sur Orion, à éviter un tanker qui file vers Saint-Nazaire. Ces épreuves desquelles on se relève nous rendent plus forts. Et aujourd’hui, Les p’tits Doudous notre trimaran a été franchement amélioré avec un nouveau safran de coque centrale, un nouveau jeu de voile, des ficelles neuves… Armel et moi sommes prêts, on file vers le Havre, sans complexe dans une classe où, de l’avis de tous, tous peuvent l’emporter. À nous de faire notre métier maintenant – celui qu’on aime vraiment ! – celui de « traverseur d’océans », de bouffeur d’écoutes, de funambule à trois coques, et de conteur du large.

Je vais essayer de vous faire vivre de l’intérieur ce que sera, vraiment, ma Transat Jacques Vabre. Elle a commencé depuis des mois réellement, mais là, abrité sous la casquette, à veiller la nuit pendant qu’Armel dort, ça commence à sentir vraiment bon la Transat et je prends enfin le temps de vous la raconter. Et croyez-moi, c’est vraiment, vraiment un chouette sentiment ! Merci à tous ceux qui rendent possible l’aventure, ceux cités et tous ceux qui se sont associés à notre projet et qui sont aujourd’hui dans nos voiles. Ah ! Et d’ailleurs, il reste de la place pour finir de les payer, ces voiles, donc n’hésitez pas si vous souhaitez rejoindre l’aventure comme partenaire ou mécène, on vous embarque avec plaisir, on a encore besoin de coups de pouce. À bon entendeur ! Et à bientôt au Havre, venez nous voir, on vient livrer les doudous !

Article à retrouver sur le site de Voiles et Voiliers : cliquez ici

Ma vue au réveil sur les P’tits Doudous. Notre trimaran file à vive allure vers le Havre

« Les P’tits Doudous » retrouvent leur mât et la mer !

« Les P’tits Doudous » retrouvent leur mât et la mer !

En août dernier, à l’occasion de l’épreuve finale du Pro Sailing Tour entre Toulon et Brest, le trimaran de 50 pieds d’Armel Tripon et Benoît Marie démâtait au large du Portugal. Un coup dur pour les deux marins qui parvenaient toutefois à récupérer l’espar et les voiles. Après plusieurs semaines de chantier et l’engagement de toute l’équipe, la journée d’hier et le soleil trinitain sont venus balayer l’attente et la frustration. Heureux comme deux enfants la veille de Noël, Armel et Benoît ont remis en place le mât de l’Ocean Fifty « Les P’tits Doudous » et redonné à leur trimaran ses ailes. Un soulagement et un bonheur non feints à moins d’un mois du départ de la Transat Jacques Vabre, qui partira du Havre le dimanche 7 novembre.
Lancés dans une véritable course contre la montre depuis août dernier, Armel Tripon et Benoît Marie viennent de cocher une case essentielle sur la liste des choses à faire d’ici au départ de la transatlantique en double. Sur le papier avoir un mât à trois semaines du départ semblait une évidence. Pour l’équipe des « P’tits Doudous » c’était un défi qui vient d’être relevé avec brio. Dans la malchance de leur démâtage cet été, les deux marins avaient réussi à récupérer le mât brisé en deux morceaux. Ce dernier a été manchonné et renforcé pour retrouver sa place hier. Un contretemps dont l’équipe se serait bien passée mais dont tous tirent du positif, à commencer par Benoît Marie : « Dans notre malheur, c’est arrivé au bon moment. C’est sûr que nous aurions préféré naviguer plus, mais Armel et moi savons nous adapter. Nous avons consacré le temps sans entraînement à faire autre chose et notamment à trouver des partenaires et lancer une belle dynamique. A partir de maintenant, nous allons naviguer non-stop jusqu’à notre arrivée au Havre le 28 octobre. Le fait d’avoir renforcé le mât pour permet de partir sereins ».Un enthousiasme et une reconnaissance largement partagés par Armel Tripon : « C’est un énorme soulagement, une grande joie de voir ce si beau bateau retrouver son mât. Je veux vraiment exprimer ma reconnaissance à toute l’équipe et aux prestataires qui ont œuvré d’arrache-pied pour nous permettre d’être au départ de la Transat Jacques Vabre. Nous y avons cru et nos partenaires en tête ! « Les P’tits Doudous » seront bien au Havre, prêts à montrer les dents ! » Confiants dans le potentiel déjà démontré par leur bateau, les skippers de l’Ocean Fifty « Les P’tits Doudous » vont hisser leur grand-voile neuve lundi prochain et s’atteler à ce qui les anime depuis toujours : naviguer pour s’attaquer à l’Atlantique en double et rallier Le Havre à la Martinique de la plus belle manière…
Photos : Jean-Thierry Debord