Le jour 1 a été un peu difficile avec quelques petits problèmes techniques sur la première manche et des difficultés à réaliser mes manœuvres. La flotte a un très haut niveau, mes petites complications ont donc été frustrantes. [Résultats du jour 1 : 36, 26, 19]
Le deuxième jour s’est beaucoup mieux déroulé ! J’ai fais deux belles manches tout près du top 10 où j’ai réussi à passer toutes mes manœuvres, où le bateau glissait bien. J’ai plutôt bien navigué dans un vent instable et ce malgré qu’une tendinite au bras droit m’a obligé à opérer avec quasiment qu’une seule main ! [Résultats du jour 2 : 19, 11, 14]
La première manche du jour 3 s’est produite dans un vent faible avec lequel les bateaux ne décollaient pas ! Le jeu s’est résumé à celui qui volait le premier… et je n’ai pas réussi à me démarquer cette fois-ci. Durant la deuxième manche, j’ai cassé mon main foil, sur sa partie verticale avant… J’ai donc été contraint d’abandonner cette manche -alors même qu’elle se déroulait plutôt bien pour moi- et de rentrer à terre pour réparer le plus rapidement possible mon bateau ! J’ai fais assez vite pour me retrouver sur la troisième manche du jour, mais j’ai pris le départ avec 40 secondes de retard…. Au final, cela m’a permis d’avoir un vent totalement dégagé et de tricoter sur le plan d’eau. J’ai donc terminé 18ème sur cette manche après une belle remontée qui m’a fait du bien au moral après une journée remplie de péripéties ! [Résultat du jour 3 : 43, DNC, 18]
C’est avec la volonté de tout donner que j’ai mis mon bateau à l’eau le jour 4. Une seule manche a été courue et je termine à la 31ème place sur celle-ci.
Je saisis alors la 24ème place au classement général. Ces compétitions internationales, où le niveau est très élevé, me permettent de me confronter à meilleur que moi et ainsi, me poussent vers le progrès ! Je rentre d’Italie avec une bonne job list et plein de pistes de progression pour la suite. Un peu frustré du résultat, je me concentre sur le bilan positif : je rentre en sachant ce que j’ai à faire pour retrouver mon niveau et j’ai pris du plaisir sur cette flotte ultra-compétitive !
Dans quelques jours, le Championnat d’Europe aura lieu à Quiberon et d’ici là un peu de repos et beaucoup de travail !
Le projet Mini m’a beaucoup occupé ces
derniers mois, je me concentre désormais sur mon projet Moth avec toujours en
ligne de mire le Championnat d’Europe à la fin du mois de juillet et le Mondial
en Argentine en décembre prochain.
Je continue d’être coaché par Philippe
Presti, et en parallèle je sors d’un stage à Quiberon avec comme entraineur
l’Anglais Simon Hiscock, médaillé d’or aux JO en 49er. C’était top de pouvoir
travailler les manœuvres et se remettre dedans.
J’ai découvert à cette occasion mes nouveaux foils que j’ai conçu cet hiver et construit chez AFS avec du carbone en plis mince de chez NTPT. Ce composite sur-mesure -qui a notamment permis de faire l’avion solaire Solar Impulse- permet de gagner 15% de solidité sur les pièces composite, une petite pépite pour aller affoler les compteurs de vitesse sur l’eau !
Je retrouve le lac de Garde cette semaine
pour participer à la Foiling Week, un grand événement annuel qui rassemble des
navigateurs affûtés pour des régates à fond les foils ! Cette course est pour
moi un entrainement en vue de l’Européen. L’objectif est de retrouver la
confrontation avec les autres concurrents à un haut niveau sur ce plan d’eau
italien que je commence à connaitre.
Ça va être intéressant, il y a beaucoup de
nouveaux bateaux neufs que l’on va découvrir en course, c’est toujours
stimulant de pouvoir parler ingénierie avant d’attaquer une grosse phase
technique de mon côté avec nouveau mât, bôme, lattes, foils, et carénage aéro.
En Moth tout doit être extrêmement précis,
réglé et calibré pour prétendre performer, c’est l’occasion idéale pour se
remettre dedans et retrouver cette classe Moth de haut niveau !
C’est parti pour la Foiling Week avec 4
classes et plus de 200 athlètes sur l’eau !
L’objectif de ce National était de retrouver la compétition, de faire un point de situation, de tester une nouvelle voile en course et de me donner des pistes de travail pour préparer le championnat d’Europe de la plus belle manière, auprès de Philippe Presti, (le meilleur coach de la planète !) qui m’aide à optimiser ma performance en vue des épreuves internationales de la fin d’année.
Les conditions lors de ce weekend de l’Ascension étaient légères. J’ai testé le premier jour mon bateau en configuration course avec une toute nouvelle voile mais dans un plan d’eau pavé de trous de vent j’ai manqué d’aisance, en ayant du mal à retrouver mes marques à bord, et où j’ai eu de longs passages non foilants qui m’ont coûté très chers pour le classement final.
Les 2 jours suivants j’ai modifié mes réglages et j’ai retrouvé mes marques : j’ai enchainé les places de 1er ou second, au prix de super belles bagarres avec mes concurrents directs, parfois en arrivant à quasi égalité dans la porte finale à plus de 25 noeuds à quelques centimètres l’un de l’autre. J’ai retrouvé un maximum de plaisir à me battre sur les foils mais ça n’aura pas suffit pour revenir sur la tête de la flotte ; je termine sur la 3ème place du podium derrière Julien Villion et Clément Cron, bravo et merci à eux pour ce joli match !
Je suis content de voir que le niveau a vraiment progressé en France, Julien et Clément ont fait un super travail pour se donner les moyens de performer et je suis heureux d’avoir de nouveaux camarades de course pour s’émuler et ensemble préparer de belles performances internationales ! Car qu’on se le dise il s’agit bien de battre la Perfide Albion sur notre terrain de jeu cet été…
En effet la suite ce sera la préparation de la Foiling Week qui aura lieu fin juin en Italie, puis le championnat d’Europe à Quiberon qui se déroulera fin juillet, avant de partir pour le Mondial en décembre en Argentine.
En parallèle du Moth, je vais retrouver le plaisir de naviguer en Mini pour fiabiliser le bateau qu’on a conçu cet hiver, poser les foils que j’ai dessiné et tester le bateau en mer et en course !
Aujourd’hui c’est officiellement la reprise de la saison après un hiver plutôt dédié à mes projets d’ingénieur. Quel plaisir de retrouver les sensations sur l’eau aux côtés des autres compétiteurs de Moth.
La Classe Moth est réunie sur le lac de Cazaux pour concourir le Championnat de France jusqu’à dimanche, lancement des premières courses à 14h, restez connectés !
Le bilan personnel de ce championnat à haut niveau est partagé entre l’immense satisfaction d’avoir conçu un bateau qui en vitesse pure a un énorme potentiel et qui structurellement tient sans soucis et fonctionne vraiment bien, donc ça valide mon travail d’ingénieur réalisé ces derniers mois et c’était mon objectif n°1 sur ce championnat, et celui, plus mitigé mais logique, qui est le constat qu’un bateau neuf comme celui-ci nécessite du temps de prise en main.
Découvrir ce bateau en cours de régate ne permet pas de réellement régater et je me suis senti très en deçà de mes capacités et niveau de jeu habituel sur les phases de régates. Et sur ce plan d’eau où le seul salut est sur la gauche du plan d’eau sur un bord obligatoire, il est indispensable de prendre des bons départs, ce que j’ai eu beaucoup de mal à faire.
Maintenant l’objectif pour le prochain mondial sera de régler ce gréement qui n’est encore pas assez auto régulant à mon goût, et de passer des heures sur l’eau pour savoir utiliser ma machine et réellement régater à mon niveau. Par exemple je cherchais en cours de championnat le compromis sur la hauteur de vol qui permettait de contre gîter plus ou d’avoir moins de surface dans l’eau mais être plus à plat. Mais si on n’arrive pas à stabiliser l’assiette on ne peut pas utiliser la puissance procurée par la contre gite. Normalement une année normale je fais entre 12-17 régates, or cette année je n’ai fait qu’un grand prix en trimaran et un offshore.
Mais je le savais et je suis venu sur ce mondial sans prétention de résultat mais pour voir ce que ce nouveau bateau avait dans le ventre, et malgré la frustration de ne pas jouer à mon niveau (34e/142) je repars en ayant le sentiment d’avoir rempli mon contrat et c’est ce qui compte. L’an prochain je viendrai non pas en tant qu’ingénieur dévelopeur mais en tant que marin régatier, et ça va être une autre histoire !!!
Un immense bravo à Tom Slingsby qui garde haut la main la coupe de ce mondial en gagnant toutes ses manches sauf une où il fait second. Comme à Perth en 2019 sa vitesse était insolente et il ne fait pas d’erreur , donc personne n’a pu rivaliser. Bravo à Ian Jensen et Paul Goodison qui complètent ce podium, et un clin d’oeil particulier a Aymeric Arthaud qui a monté une superbe campagne pour finir 19e et premier français.
Après une saison en trimaran de 50 pieds (Ocean Fifty), le skipper Benoit Marie est actuellement en Italie avec son Moth à foil, le dériveur le plus rapide du monde, support d’entraînement convoité par les plus grands marins de la Coupe de l’América et des Jeux Olympiques.
Le Mondial de la série commence aujourd’hui sur le lac de Garde jusqu’au 7 septembre. Benoit s’apprête à s’aligner sur ce championnat avec un nouveau prototype fraichement sorti de chantier.
En parallèle de ses navigations en Ocean Fifty (ex-Multi 50), Benoit a tenu à continuer ses développements sur le Moth : sa soif de développement l’a poussé à poursuivre ses recherches d’ingénieur pour dessiner et construire LE Moth optimisé selon lui pour performer.
Ce bateau représente la concrétisation de 7 années d’expériences. Avec son design très marqué et ses innovations du bord, ce Moth Volotea attire l’attention de l’élite de la classe depuis sa présentation au lac de Garde cette semaine !
L’objectif de Benoit va être de rentrer une – ou plusieurs – belles places pour valider que ce bateau a de l’avenir, mais c’est bien une démarche d’ingénieur qui prend le dessus pour faire bouger les lignes et penser la voile volante de demain.
Benoit part avec la ferme envie de faire de son mieux sur l’eau : « Difficile de prétendre aux meilleures places compte-tenu de la récente sortie de chantier de mon bateau mais après cette année sur 3 coques et ses difficultés (démâtage en Ocean Fifty), je souhaite vraiment prendre du plaisir et continuer la fiabilisation de mon Moth. Il a des phases super rapides sur l’eau, mon objectif sur ce championnat va être de valider ces phases éphémères dans la constance ».
Genèse du projet avant le top départ !
« Tout a commencé en 2014 au championnat du monde de Moth en Angleterre. Nous imaginions avec mes amis « mothards » ce que serait le Moth à foil de demain ? Les grandes lignes c’était de faire une voile scellée sur le pont pour créer un effet de plaque. De mon côté j’ai développé le gréement en essayant une multitude de manières de le sceller au bateau. Des bords d’attaque et carénages en dur, des toiles tendues, des « decksweepers » qui se relevaient avec une porte pour virer… J’ai essayé pleins de choses pour finalement développer la fameuse bôme en Z qui m’a tant apporté en terme de performances.
En 2016 avec mon ami Tony nous avons fait le constat que le Moth « Exocet » était un gros cran au-dessus du « Mach 2 » que nous avions alors. Mais 3 à 4 ans de liste d’attente n’était pas pour nous réjouir. Alors nous avons commencé à concevoir le moth de nos rêves, où tout serait intégré, plateforme et gréement…
Mais dans la foulée j’ai fais l’acquisition de mon Exocet que j’ai gardé jusqu’à maintenant, et sur lequel j’ai posé cette fameuse bôme en Z. Pas forcément belle d’aspect mais oh combien efficace ! Et fin 2019, mon bateau commandé en 2016 finit par arriver…
Mais comme je ne suis pas du genre à me contenter de naviguer sur un bateau de série, j’ai entrepris des études numériques pour quantifier les gains de profiler les échelles. Les résultats étant équivoques, il me semblait évident que ce nouveau bateau devait être « full custom ».
Un tel chantier en revanche ne se confie pas à n’importe qui. Il fallait quelqu’un de compétent, débrouillard, sachant interpréter mes plans pour construire léger, raide, solide et durable, à des couts raisonnables et sans avoir des plans d’architectes, tout en respectant la confidentialité et l’esprit du projet avec une grosse motivation pour aller au bout d’un projet qui semblait simple mis qui, je le savais, ne l’était pas.
C’est Milan Kolacek de Sea Concept, avec qui je faisais du Mini en 2012, qui répondait le mieux au cahier des charges. Je lui ai donc livré la coque neuve reçue du chantier 1 an plus tôt le 11 Avril 2021, à La Rochelle.
Entre temps j’avais avancé sur la 3D et le moule était commencé en République Tcheque dans son chantier. 3 mois plus tard et après avoir passé un paquet d’heures en visio à gérer le chantier, optimiser structure, forme et méthodes de fabrication avec lui et avec l’aide si précieuse de Johan Boutserin à la structure et mon fidèle Anthony Rezzoug sur les méthodes, je prenais possession de « la boite » de carbone finie, sur une aire d’autoroute autrichienne, au cours d’un retour du lac de Garde. La suite c’est encore beaucoup d’heures à monter le plan de pont, matelotage, systèmes, à vérifier l’étanchéité, à améliorer le gréement, et à tout optimiser.
Et, enfin, le 12 août dernier, à l’Ecole Nationale de Voile de Quiberon, et après quelques centaines – voire milliers – d’heures de travail à imaginer, calculer, concevoir, dessiner en 3D, tester les intéractions entre les différentes pièces, faire des pièces pour essayer les nouvelles géométries sur l’ancien bateau pour valider l’ergonomie et limiter les prises de risque, checker les futures performances en CFD, analyser les écoulements, reprendre la 3D, imaginer la méthode de fabrication, re-modifier la 3D en conséquence, re-tester, calculer et optimiser la structure, passer les cordages en virtuel pour s’assurer que ça fonctionnera sans interaction puis enfin lancer et suivre la fabrication, accastiller et mateloter le plan de pont… La magie opéra !
Le premier décollage fut un moment émouvant, de voir son bébé (parce qu’il y a un peu de cela…) décoller pour la première fois, et entrapercevoir son potentiel, m’a apporté une immense satisfaction. Première sortie première casse cependant, j’avais un doute sur l’accroche des sangles de rappel et sur celui du piano. La première a cédé direct, alors j’ai posé quelques plis de carbone pour enlever le doute sur ces deux endroits, et depuis la structure semble super saine. Une vraie satisfaction, surtout quand on sait que le bateau est sorti plus léger que mon devis de poids (une fois n’est pas coutume !). Seconde navigation avec mes camarades français je commence à voir des gains en performance assez important même si tout ne fonctionne pas encore, n’ayant pas eu le temps de monter tous les systèmes… La troisième le vent souffle à un petit 20 noeuds, je claque un 30,9 noeuds de vitesse de pointe, ça sent quand-même le bateau bien né ! Depuis chaque jour la job list se réduit et je suis heureux de prendre le départ aujourd’hui du Mondial en Italie.
Ce bateau est donc le fruit de 7 années de réflexions. Pensé pour optimiser les flux aéro et limiter la traînée de l’air qui représente les 2/3 de ce qui freine le bateau. Ce bateau devrait présenter moins de traînée et plus de puissance. Tous les cordages et systèmes sont cachés à l’intérieur du bateau, la voile descendue au maximum et les échelles au max de ce qui peut géométriquement fonctionner.
Je suis au lac de Garde où je m’entraine depuis déjà une dizaine de jours pour affiner les réglages et enchainer les speed tests. Aujourd’hui je m’aligne sur le championnat du Monde de la série, avec cette fois-ci une approche d’ingénieur et l’envie de faire une – ou plusieurs – jolies places pour montrer le potentiel de mon bateau pensé sur-mesure !
J’ai vraiment hâte mais c’est déjà une belle victoire d’être là ! Il faut réapprendre à naviguer car le bateau est assez différent en sensation et utilisation vu qu’il navigue plus vite, plus contre-gité. Retrouver mon aisance, et performer autant que possible sur le Mondial qui est une formidable occasion de naviguer face aux meilleurs.
L’ambition de jouer aux avant-postes reste bien l’objectif à long terme mais ce Mondial va être avant tout une belle occasion de prendre mon bateau en main pour retrouver l’aisance que j’avais avec mon Exocet. J’ai opté pour une année passionnante en multicoque et je n’ai eu que 6 sorties en Moth en Bretagne, avec l’aide incroyable de Jean Truffier qui est venu accélérer la mise au point les derniers jours. Mais on a abattu un travail colossal jours et nuits et le résultat est fantastique, de mon point de vue ! L’objectif de ce championnat est de valider les options architecturales et définir les axes de travail pour la suite, pour poursuivre avec ma double casquette de navigateur-ingénieur avide de vitesse et de performances !
Donc merci Jean, Milan (Sea Concept), MaguireBoats, Kevin Ellway et le Bureau Veritas Group / Hydrocean HO pour les calculs CFD, Johan Boutserin pour la structure, Antony Rezzoug, Quentin et Foil n Co pour la jolie bôme, Marton pour la magnifique 1D – One Design Sails, Jean-Christophe Mathelin de Atypic3D pour les impressions 3D, Elliot, Côme et tous ceux qui m’ont aidé en chemin.
Là aussi, ça part de là, mais quelle belle réalisation, je suis hyper fier et heureux ! Hâte de m’aligner contre les médaillés olympiques et de tester mon prototype pour voir où il en est niveau performance… »
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